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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

30 M$ de déficit prévus en 2024 pour le RTC: la Ville de Québec demande une taxe sur l’immatriculation

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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2023-10-20T14:57:49Z
2023-10-20T17:05:35Z
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Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) prévoit un déficit de 30 M$ pour l’année 2024. La Ville de Québec a déjà fait la demande au gouvernement du Québec d’ajouter une taxe sur l’immatriculation pour financer les activités de la société de transport. 

• À lire aussi: Geneviève Guilbault invite Bruno Marchand à s’assurer de «l’acceptabilité» du tramway

L’idée d’une taxe locale avait été évoquée par le maire Bruno Marchand et le vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, Pierre-Luc Lachance, au cours de la dernière année. Ce dernier avait affirmé que le projet était «à l’étude», en janvier 2023.

En marge du Forum de la Politique de mobilité durable vendredi, la présidente du RTC, Maude Mercier Larouche, a confirmé qu’une demande avait été déposée au gouvernement.

«À Québec, il y a des pouvoirs fiscaux à aller chercher pour des revenus supplémentaires et je pense notamment à la taxe sur l’immatriculation. C’est des demandes qui ont été déposées et on espère que ça va cheminer», fait-elle valoir.

Jeudi, le maire Marchand appelait déjà le gouvernement du Québec à être « ambitieux » et à « surinvestir » dans le transport en commun. Évoquant le déficit anticipé au RTC, il avait ajouté que « pour 2024-2025, c’est des situations critiques. Si on n’a pas de meilleur financement, on sera incapable de garder la même qualité de service, la même offre de service ». 

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En mode solutions

Alors que le gouvernement du Québec devrait éponger 20% du déficit de 2,5 G$ des sociétés de transport québécoises d’ici 2028, celles-ci devront faire preuve de créativité pour trouver les fonds nécessaires à leur fonctionnement, d’après l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ).

«Va falloir que les solutions viennent de toutes les parties, le gouvernement du Québec, les sociétés de transport et même l’Union des municipalités du Québec. [Il faut] réduire la contribution des municipalités et s’assurer d’un financement constant pour ne pas avoir ce même rendez-vous tous les ans», explique son directeur général, Marc Denault.

Sans quoi, des réductions de services sont à prévoir au RTC comme ailleurs, prévient-il. Selon lui, «l’effet d’une réduction budgétaire de cette envergure n’est pas marginal» et peut difficilement être comblé sans affecter les usagers.

Aller ailleurs

Devant la réticence du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) à les épauler davantage, les sociétés de transport et l’ATUQ se tournent vers ceux de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, et de l’Environnement.

«Le ministre de l’Environnement et M. Fitzgibbon ont peut-être des solutions dans leur portefeuille aussi. On parle de nouvelles sources de revenu, donc va falloir être créatifs», poursuit M. Denault.

Question lancinante

Lors de son allocution en ouverture du Forum de la Politique de mobilité durable, la ministre Geneviève Guilbault a qualifié le financement du transport collectif de «question lancinante».

«Actuellement, on finance nos projets de transport collectif et nos projets routiers avec le même fonds [...] alimenté par les immatriculations, les permis de conduire et les taxes sur les carburants. Il y a là, mathématiquement, un enjeu qui se pose.»

Mme Guilbault a également laissé entendre que les ressources limitées de son ministère pour financer les sociétés de transport viennent en partie du fait que le fédéral se soit «désengagé du financement des travaux routiers, ce qui met une pression énorme sur les finances des gouvernements des provinces».

De passage à Québec vendredi, son homologue au fédéral, Pablo Rodriguez, a dit qu’il «entend» la demande de la ministre des Transports. Il souligne toutefois «qu’il n’y a aucun programme qui existe» en ce sens et que ça ne devrait pas changer.

–Avec la collaboration de Taïeb Moalla

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