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L'article provient de Bureau d'enquête

250 chambres d’hôtel louées pour héberger 6 migrants au Québec

Les hôtels utilisés par Ottawa pour loger temporairement les demandeurs d’asile sont pratiquement vides depuis la fermeture du chemin Roxham

Cet hôtel de Brossard est toujours utilisé par le fédéral pour loger les rares migrants qui traversent la frontière à partir du chemin Roxham.
Cet hôtel de Brossard est toujours utilisé par le fédéral pour loger les rares migrants qui traversent la frontière à partir du chemin Roxham. Photo Pierre-Paul Poulin
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Nora T. Lamontagne

2023-06-01T04:10:00Z
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Le gouvernement fédéral loue présentement 250 chambres d’hôtel pour les demandeurs d’asile au Québec, alors que seulement six migrants y sont hébergés.

La fermeture du chemin Roxham a fait baisser drastiquement le taux d’occupation de ces établissements, qui était de 64% en mars dernier.

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En date du 21 mai dernier, «environ seulement 1% des chambres [étaient] occupées au Québec», écrit Immigration Canada à notre Bureau d’enquête.

Le ministère ajoute que la très grande majorité des migrants qui étaient sous la responsabilité d'Ottawa ont été transférés aux autorités provinciales.

«Maintenant, c’est fini, les migrants», a résumé au Journal une réceptionniste du Quality Inn de Dorval, qui a été converti depuis quelques mois en refuge temporaire.

Combien la nuitée?

Dans les hôtels toujours utilisés par Ottawa, le contrat prévoit un taux fixe, que la chambre soit occupée ou non, selon Services publics et Approvisionnement Canada.

Les demandeurs d'asile sont temporairement hébergés dans des chambres d'hôtel, comme ici, au Hôtel Quality Inn & Suites de Brossard. Il est impossible pour les clients habituels d'y réserver une nuitée puisque toutes les chambres sont déjà réservées par le fédéral.
Les demandeurs d'asile sont temporairement hébergés dans des chambres d'hôtel, comme ici, au Hôtel Quality Inn & Suites de Brossard. Il est impossible pour les clients habituels d'y réserver une nuitée puisque toutes les chambres sont déjà réservées par le fédéral. site web de l'hôtel

 

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Il nous a été impossible de savoir à combien s’élevait la location de toutes ces chambres vides, nuit après nuit.

Une situation qui soulève des questions sur la gestion gouvernementale des dépenses après la fermeture soudaine de Roxham, selon Alexis Brunelle-Duceppe, porte-parole en immigration pour le Bloc Québécois.

«J’ai souvent posé la question: “Est-ce qu’il y a une clause dans les contrats qui les rend caducs suite à la fermeture du chemin Roxham?” Là on parle de 250 chambres d’hôtel, mais il y a aussi la location des terrains à la frontière, par exemple», soulève l’élu.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin diffusé chaque jour en direct 8 h 35 via QUB radio :

Une goutte d'eau

Les services frontaliers n’ont recensé que 484 migrants ayant tenté de franchir la frontière canado-américaine entre les points d’entrée officiels via le Québec dernièrement (voir tableau).

Il s’agit d’une goutte d’eau en comparaison des quelque 40 000 personnes qui ont traversé par Roxham l’an dernier.

Malgré tout, un autre contrat de 14 M$ entrera en vigueur en juillet pour assurer les soins de santé et de «soutien à l’intégration» des migrants entrés au Québec.

«Le contrat débutera le 1er juillet 2023 tel que prévu. Il demeure inchangé», écrit un porte-parole d’Immigration Canada.

Cette entente s’ajoute à une série de contrats fédéraux totalisant 60 M$.

Arrivées par avion

Rappelons qu’en mars, le premier ministre Justin Trudeau a profité de la visite du président américain Joe Biden pour annoncer la fermeture du chemin Roxham et des modifications à l’Entente sur les tiers pays sûrs.

Depuis, les migrants qui se présentent au passage irrégulier sont renvoyés du côté américain, à quelques exceptions près.

Des installations de la GRC au chemin Roxham, en Montérégie, seront bientôt démantelées, vu la baisse de l'achalandage.
Des installations de la GRC au chemin Roxham, en Montérégie, seront bientôt démantelées, vu la baisse de l'achalandage. Photo Martin Alarie

Même si l’achalandage n’y est plus ce qu’il était, d’autres demandeurs d’asile continuent d’arriver à Montréal par voie aérienne.

À la mi-mai, environ 1000 d’entre eux étaient hébergés par le provincial. «100% proviennent de l’aéroport», précise Carl Thériault, porte-parole du PRAIDA (Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile).

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