20 albums qui ont marqué 2022 à l'international

Cédric Bélanger, Raphaël Gendron-Martin, Bruno Lapointe, Yves Leclerc et Sarah-Émilie Nault
Sur la scène internationale, notre cœur a frémi à plusieurs reprises en 2022. En anglais et en espagnol, des grands noms et des inconnus ont sorti des joyaux qu’on a pris plaisir à écouter et réécouter. Voici les 20 albums étrangers, servis en ordre alphabétique, qui ont retenu notre attention au cours des douze derniers mois.
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alt-J
The Dream
Après avoir été complètement séduit par leur premier album, en 2012, j’avais peu à peu délaissé la musique d’alt-J. J’y suis revenu cette année pour The Dream et ç’a été presque le même coup de cœur que dix ans plus tôt. Certaines pièces nous accrochent instantanément, alors que d’autres se démarquent par leurs envolées épiques. (RGM)
Bad Bunny
Cet album bien festif du rappeur et chanteur portoricain Bad Bunny se retrouve en tête de nombreuses et importantes listes des albums de l’année. L’album de cet artiste portoricain ayant reçu cinq Latin Grammy Awards est un amalgame réussi de reggaeton, merengue, dance hall, disco, techno et de cumbia. Chaud devant ! (SEN)
Big Thief
Dragon New Warm Mountain I Believe in You
Ce 5e album du groupe indie rock américain Big Thief regroupe 20 chansons réparties sur deux disques et enregistrées en cinq mois dans quatre lieux à travers les États-Unis (New York, Californie, les Rocheuses du Colorado et l’Arizona). Voilà un album éclectique et riche à souhait, qui fait voyager et qui émeut tout à la fois. (SEN)
Black Country
New Road, Ants From Up There
À l’instar de leur première offrande de 2021 For The First Time, Ants From Up There est exigeant, mais diablement satisfaisant pour quiconque accepte de plonger dans le fantastique univers post-rock de ce septuor de virtuoses anglais. Le genre d’œuvre qui se bonifie au fil des écoutes. (CB)
Bonobo
Fragments
Le DJ et producteur anglais a pris cinq ans avant de nous revenir avec un septième album en carrière. Et quel album ! Des compositions taillées au couteau et qui me renversent à chaque écoute. À consommer assis bien confortablement avec des écouteurs vissés sur les oreilles. (RGM)
Brad Mehldau
Jacob’s Ladder
Sur Jacob’s Ladder, l’éclectique pianiste jazz américain propose des relectures décapantes de pièces des formations rock-progressives Rush, Yes et Emerson Lake and Palmer. On retrouve des versions de Tom Sawyer, Jacob’s Ladder et Starship Trooper, complètement déconstruites. C’est audacieux, déroutant, exigeant et surtout réussi. (YL)
Everything Everything
Raw Data Feel
C’est l’album que j’ai le plus écouté cette l’année. Il y a quelques mois, je n’avais encore jamais entendu parler de cette formation britannique. Et pourtant, il s’agit ici de son sixième album en carrière. On y sent des références évidentes à Radiohead, mais Everything Everything a aussi sa propre couleur art pop que j’ai rapidement adoptée. (RGM)
Florence and The Machine
Dance Fever
La grande Florence Welch nous envoûte à nouveau avec cet opus qu’elle décrit – avec justesse – comme un « conte de fées en 14 chansons ». On retrouve la diva londonienne à la voix puissante dans tout ce qu’elle a de grandiose sur cet album conçu pendant la pandémie, célébrant la liberté de danser retrouvée. (SEN)
Greta Van Fleet
The Battle at Garden’s Gate
Souvent comparé à Led Zeppelin, Greta--- Van Fleet s’éloigne des sonorités du légendaire quatuor britannique. Cette jeune formation américaine semble, avec son deuxième album studio, élargir son son et trouver sa personnalité. Il y a plusieurs petites perles sur cet opus avec Built by Nations, Caravel, Broken Bell, Heat Above et l’immense Trip the Light Fantastic. (YL)
Harry Styles
Harry’s House
Il nous a séduits avec son premier album, puis épatés avec son second. Mais avec ce troisième opus en solo, Harry Styles éblouit par sa maturité, son talent et son identité artistique si bien définie. Que ce soit avec As It Was (l’incontestable tube de l’année), Late Night Talking ou encore Music for a Sushi Restaurant, le Britannique prouve que la couronne du prince de la pop lui va comme un gant. (BL)
Jockstrap
I Love You Jennifer B
Georgia Ellory et Taylor Skye sont deux érudits de la musique qui prennent plaisir à prendre l’auditeur à contrepied en concoctant de la pop aventureuse qui ne va jamais là où on l’anticipe. Il n’y a pas deux chansons semblables sur ce brillant premier album du duo anglais, de loin mon favori de 2022. (CB)
Lizzo
Special
De dire que Special était attendu tiendrait de l’euphémisme. Trois années après Cuz I Love You, Lizzo est revenue en trombe dans nos écouteurs cet été avec un nouvel album qui ne pourrait mieux porter son nom. Parfaitement dansante, juste assez irrévérencieuse et foncièrement « spéciale », cette bombe R&B déclinée en 12 titres est à l’image même de la chanteuse américaine. (BL)
Porcupine Tree
Closure/Continuation
Les attentes étaient particulièrement élevées pour le retour de la formation alt-rock britannique, inactive depuis 2011. Encore une fois, la magie est au rendez-vous. C’est ce qu’on constate à l’écoute des Harridan, Of The New Day, Rats Return, Dignity et autres et du jeu complexe du batteur Gavin Harrison. Un régal pour les amateurs de rock progressif. (YL)
Rosalía
Motomami
La voie était toute tracée. Portée aux nues à la suite du succès d’El mal querer en 2018, la chanteuse espagnole n’avait qu’à réutiliser sa recette flamenco pop pour conserver son trône. Elle a préféré tout exploser. Son déroutant Motomami n’en a été qu’encore plus éblouissant. Que Rosalía demeure toujours aussi insaisissable ! (CB)
Spoon
Luficer on the Sofa
Groupe qui passe encore souvent sous le radar, à mon grand désarroi, Spoon n’a jamais raté la cible en dix albums. Sur son plus récent, la bande à Britt Daniel--- nous sert une fois de plus ce qu’elle maîtrise à la perfection : de sublimes brûlots rock à l’énergie contagieuse. (RGM)
Tami Neilson
Kingmaker
Quelle voix puissante ! Ça vous remue jusqu’au fond de l’âme. Sur les traces des Patsy Cline et Dolly Parton, avec en boni un majestueux duo avec Willie Nelson et une touche de western spaghetti, cette Canadienne, partie vivre en Nouvelle-Zélande, inspire, décoiffe, émeut. (CB)
Taylor Swift
Midnights
Après un flirt avec la folk, Taylor Swift revenait (enfin !) à la pop cette année avec Midnights. Plus sombre et complexe que ses 1989 ou Reputation, ce dixième opus en carrière creuse davantage la façade de l’auteure-compositrice-interprète pour nous présenter la femme qui se cache derrière : tantôt féroce, tantôt vulnérable, mais toujours fascinante. (BL)
The Smile
A Light for Attracting Attention
Radiohead n’a pas lancé de nouveau matériel depuis 2016. Pas de problème, Thom Yorke et Jonny Greenwood proposent, avec le projet The Smile, des sonorités se situant entre le Radiohead de OK Computer et les rythmiques plus technos de la formation anglaise. Dès les premières notes de The Same, qui ouvre l’album, on sait que le voyage sera fort intéressant. (YL)
The Weeknd
Dawn FM
J’avoue avoir écouté cet album, et particulièrement la pièce Take My Breath, ad nauseam depuis sa sortie en janvier dernier. Difficile de résister à l’envie de danser (ou du moins, de suivre le rythme à petits coups d’épaules) en écoutant cet opus qui, malgré sa pochette présentant un Weeknd âgé, n’a rien de vieillot. (SEN)
Wet Leg
Wet Leg
Le duo britannique Wet Leg nous ramène, avec un maximum de plaisir, dans les années 90. Croisement entre Elastica, les Breeders, Pavement et Sonic Youth, ce premier album possède une belle et douce folie assez décadente par moments. La délirante Chaise longue a mis le feu, Wet Dream, Ur Mum et Oh No ont fait le reste. Du gros bonheur. (YL)