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150 personnes piquées à la Fête de la musique: les agressions à la seringue en hausse

AFP
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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2025-06-23T17:44:03Z
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Près de 150 femmes ont été victimes d’agressions à la seringue lors de la Fête de la musique qui se déroulait à travers toute la France, le 21 juin, à la suite de publications sur les réseaux sociaux appelant à «attaquer et piquer des femmes». Le phénomène est aussi en progression au Québec où plusieurs cas ont été rapportés dans les festivals l’an dernier.

• À lire aussi: Les seringues souillées ou pleines de GHB, la nouvelle menace qui plane sur les femmes

Après des invitations «à piquer les femmes» lors de la Fête de la musique, sur les réseaux sociaux, 145 victimes se sont manifestées auprès des services de police français dans la nuit de samedi à dimanche dernier.

Douze suspects ont été interpellés et sont soupçonnés d’avoir volontairement attaqué des femmes avec des seringues, a précisé le ministère de l’Intérieur.

Le phénomène des «piqûres sauvages», qui consiste à agresser des personnes à leur insu avec des seringues en leur injectant ou non des substances comme du GHB ou un sédatif lors d’événements festifs, est en progression.

Les premiers cas ont été révélés au Royaume-Uni et en Irlande en 2021. Depuis, des centaines de signalements sont recensés ailleurs en Europe et dans le monde.

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Et le Québec ne fait pas exception. Cette méthode d’agression s’amplifie aussi dans la province.

Des cas rapportés depuis 2022

Les premiers cas signalés au Québec remontent à 2022.

Plusieurs participants du Festi-Plage de Cap-d’Espoir, à Percé, ont allégué sur les réseaux sociaux avoir été la cible du «piqûre challenge». Au moins deux personnes avaient alors porté plainte aux autorités pour de possibles agressions sexuelles survenues en marge du festival.

«Tous ceux qui vont dans les foules dans les festivals, ce n’est plus juste de surveiller son verre, mais vraiment d’être conscient de son corps», racontait Maéva Vermette dans une vidéo publiée l’an dernier sur TikTok.

Photo Agence QMI, Toma Iczkovits
Photo Agence QMI, Toma Iczkovits

En août 2024, elle a été victime d’une agression à la seringue au festival ÎleSoniq, au parc Jean-Drapeau, à Montréal.

Selon les commentaires reçus par la jeune femme, des événements similaires se seraient produits en Gaspésie en 2023, puis au Festival d’été de Québec (FEQ) et à Osheaga l’an dernier.

Sans pouvoir donner un nombre précis, quelques cas d’attaques présumées à la seringue ont été rapportés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à l’été 2024, avait confirmé la porte-parole Anik de Repentigny. Ces événements se seraient produits dans deux différents festivals.

Un motif nébuleux

Les prises de sang ont confirmé que Maéva Vermette n’avait pas été droguée. Le mobile de l’agression est donc plus nébuleux.

Aucune drogue ou autre substance n’aurait été transmise aux victimes dans les agressions rapportées au SPVM.

«Si ce n’était pas de mon ami qui s’était déjà fait piquer dans un autre festival et qui a reconnu la sensation, comme je ne me suis pas fait droguer, je n’aurais pas réalisé», précisait la jeune femme dans sa vidéo.

En attendant de savoir si l’aiguille était contaminée, trois mois après avoir été «piquée», elle a dû avaler trois pilules par jours pendant 28 jours par mesure préventive. Le traitement post-exposition au VIH provoque de nombreux effets secondaires, dont des douleurs d’estomac, des nausées et de la fatigue.

— Avec l'AFP

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