10e soirée consécutive de mobilisation à l’appel du collectif GenZ 212 au Maroc

AFP
Plusieurs dizaines de Marocains ont manifesté lundi soir à Casablanca pour le dixième jour consécutif, à l'appel du collectif de jeunes GenZ 212, pour exiger le respect de leurs «droits fondamentaux» en matière de santé et d'éducation, ainsi que la démission du gouvernement.
• À lire aussi: Que sait-on du mouvement GenZ 212 qui secoue le Maroc?
• À lire aussi: Maroc: plus de 400 interpellations et près de 300 blessés après des heurts
• À lire aussi: La révolte de la génération Z
Des rassemblements similaires ont eu lieu dans d'autres villes du pays, réunissant des dizaines de personnes dans la capitale Rabat et à Agadir (sud), alors que la mobilisation paraissait marquer le pas.
«Wanted only alive: Aziz Akhannouch», pouvait-on lire sur une pancarte brandie par le cortège sur une place centrale de la capitale économique Casablanca (ouest).
Les manifestants ciblaient directement le premier ministre Aziz Akhannouch, en poste depuis 2021 et dont le mandat doit s'achever à l'automne prochain.
«En quatre ans de ce gouvernement, il n'y a pas eu d'amélioration. Au contraire, il y a eu plus de corruption et plus d'oppression», dénonce auprès de l'AFP Reda, 27 ans, qui préfère taire son nom par crainte de représailles.
Depuis le 27 septembre, des manifestations exigeant des réformes dans les secteurs publics de la santé et l'éducation sont organisées tous les soirs à l'appel du collectif GenZ 212, récemment apparu sur les réseaux sociaux et dont les fondateurs sont inconnus.
Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, le collectif, qui se présente comme un groupe de «jeunes libres» sans affiliation politique, avait appelé à la révocation du gouvernement dans un message adressé au roi du Maroc, Mohammed VI, avant d'affirmer que le document n'avait pas été formulé dans sa version «définitive».
Mercredi, le chef du gouvernement avait exprimé la volonté de l'exécutif de «répondre aux revendications sociales» des jeunes et «sa disposition à dialoguer».
La mobilisation a pris racine à la mi-septembre, après le décès, à l'hôpital public d'Agadir (sud), de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.
«On est venus pour la même cause: nos droits fondamentaux [...] Tout le monde a une famille [dont les membres]ont besoin d'être hospitalisés parfois. Et là, quand on arrive à l'hôpital... C'est la catastrophe», poursuit Reda.
Si GenZ 212 insiste sur le caractère pacifique de ses rassemblements, des violences avaient éclaté la semaine passée dans plusieurs localités.
Près d'Agadir, trois personnes, dont un étudiant en cinéma, ont été tuées par des gendarmes présentés par les autorités comme «en état de légitime défense», lors d'une tentative d'assaut de la brigade locale.