10 ans après la tragédie de Lac-Mégantic: «je ne m’étais pas autorisé à pleurer»
TVA Nouvelles
Le 6 juillet 2023 marque les 10 ans de la tragédie ferroviaire survenue à Lac-Mégantic qui a ébranlé le Québec.
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À 1 h 14, en pleine nuit, un train qui transportait du pétrole a déraillé, entraînant un énorme incendie qui a coûté la vie à 47 personnes et ravagé cette municipalité de l’Estrie.
Stéphane Bergeron, alors ministre de la Sécurité publique en 2013 et actuellement député du Bloc Québécois, s’est confié à Paul Larocque dans une entrevue à TVA Nouvelles.
«C’est vif dans nos mémoires, c’est comme marqué au fer rouge dans notre cœur et c’est difficile de croire que ça fait déjà 10 ans», a-t-il lancé d’entrée de jeu.
Il affirme avoir appris la nouvelle alors qu’il se trouvait à bord d’un train qui se rendait à Berlin, tôt le matin.
L’ancien ministre de la Sécurité publique était en vacances en Europe au moment de l’événement.
«Sur Twitter on annonçait un grave incendie à Lac-Mégantic. De graves incendies, il y en arrive...», raconte-t-il.
Ce n’est que plus tard dans la journée qu’il a réalisé l’ampleur des dégâts.
«Je reviens. Ramenez-moi le plus rapidement possible. Ma place est au Québec», avait-il lancé à sa directrice de cabinet à l’époque.
«C’était surréel», se rappelle-t-il.
- Écoutez l'entrevue avec Julie Morin, mairesse de Lac-Mégantic à l’émission de Marie Montpetit via QUB radio :
«Quand je suis arrivé, les pompiers sortaient encore des cadavres des décombres. C’était extrêmement poignant.»
Après hésitation, M. Bergeron s’est laissé convaincre par sa conjointe de regarder la série «Mégantic».
«Je ne savais pas si j’étais prêt à regarder cette série. J’avais peur que ça me fasse trop mal.»
«J’ai réalisé aussi que je ne m’étais pas autorisé à pleurer durant les événements parce que j’ai braillé comme une madeleine à chacun des épisodes», affirme-t-il.
«Les Méganticois et Méganticoises faisaient preuve d’une telle résilience, d’un tel courage.»
«Je me disais que je ne pouvais pas m’effondrer sur place et me mettre à leur pleurer dans les bras. Mon rôle était de les soutenir. Nous n’avions pas d’autre choix que d’être à la hauteur de leur courage et leur résilience», soutient M. Bergeron.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.