«Vous aussi vous voulez qu’on nous tue lentement»: le message du président Zelensky à l'OTAN


Jean-Michel Clermont-Goulet
«Vous aussi vous voulez qu’on nous tue lentement»: a dit le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’endroit des pays membres de l’OTAN, lesquels refusent de créer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine.
• À lire aussi: Honte et sentiment de culpabilité: des Ukrainiens d'ici voudraient en faire plus
• À lire aussi: Boycottage: voici les marques et les entreprises qui ont tourné le dos à la Russie
• À lire aussi: Guerre en Ukraine: un Québécois combat la désinformation de Poutine sur le Facebook russe
«Je viens d’être informé de frappes de missiles contre notre ville pacifique de Vinnytsia, qui n’a jamais été une menace pour la Russie», a déclaré le chef d’État dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, dimanche.


Cette attaque aux missiles «brutale» a complètement détruit l’aéroport de cette ville de quelque 370 000 habitants, a soutenu le président Zelensky.
«Nous le répétons chaque jour: fermez le ciel au-dessus de l’Ukraine, fermez-le aux missiles russes, à l’avion russe de combat, à tous ces terroristes», a-t-il lancé.
«Nous sommes des humains et c’est votre devoir humanitaire de nous protéger», a-t-il poursuivi. «Si vous ne le faites pas, si vous ne nous donnez pas au moins des avions pour que nous puissions nous protéger, on ne peut en tirer qu’une conclusion: vous aussi vous voulez qu’on nous tue lentement!»
Breaking! pic.twitter.com/VCL5mpOVMi
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) March 6, 2022
Les pays membres de l’OTAN ont de nouveau rejeté l’idée de créer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine (no-fly zone, en anglais), ce que demande le gouvernement de Volodymyr Zelensky depuis le début de la guerre, le 24 février dernier.
Les frappes continuent à Marioupol
Alors que la Russie a détruit un autre aéroport d’Ukraine, d’autres villes sont aux prises avec des bombardements, comme à Marioupol, dans le sud-est du pays.
Depuis le début de l’invasion, l’armée a détruit les infrastructures vitales de la ville portuaire, coupant l’électricité, l’eau et le chauffage aux Ukrainiens, en plus de la nourriture qui se fait rare.
People are living in terror in Mariupol, desperate for safety.
— ICRC (@ICRC) March 6, 2022
Today’s attempt to start evacuating an estimated 200,000 people has failed.
The failed attempts underscore the absence of a detailed and functioning agreement between parties to the conflict. #Ukraine
Thread 👇
La Croix-Rouge, qui est présente sur les lieux, a confirmé sur Twitter qu’une tentative d’évacuation de 200 000 citoyens de Marioupol a échoué en raison d’une absence de cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie.
«Les habitants de Marioupol et d’ailleurs en Ukraine vivent dans des situations désespérées, explique l’organisme dans une enfilade de messages. Ils doivent être protégés en tout temps. Ils ne sont pas une cible. Les gens ont un besoin urgent d’eau, de nourriture, d’abris.»

L’information a été confirmée par le gouverneur de l’oblast de Donetsk sur les réseaux sociaux, Pavlov Kyrylenko.
«Le convoi d’évacuation avec les habitants n’a jamais pu quitter Marioupol aujourd’hui: les Russes ont commencé à regrouper leurs forces et à bombarder lourdement la ville. Il est extrêmement dangereux d’évacuer des personnes dans de telles conditions», a-t-il déclaré.
• À lire aussi: En images: la ville ukrainienne de Marioupol dévastée après des frappes russes, l'armée russe a repris «l’offensive»
La faute aux Ukrainiens
Lors d’un entretien téléphonique de 1 h 45 avec le président français Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a affirmé que la responsabilité de l'échec de l’évacuation humanitaire de Marioupol revenait aux Ukrainiens.

Le chef d’État russe «a attiré l’attention sur le fait que Kyïv continue de ne pas respecter les accords trouvés sur ces questions humanitaires», ajoutant que «les nationalistes ukrainiens ont empêché l’évacuation» de Marioupol et de Volnovakha, une ville proche, a rapporté le Kremlin.
Au 11e jour de l’invasion russe en Ukraine, plus de 1,5 million de personnes ont déjà fui le pays, selon les récentes données de l’ONU.
– Avec les informations de l’AFP