Zappa abandonne l’électrification: une prise de position qui fait crisser des pneus dans l’industrie

Samuel Roberge
Le PDG de Mobilité Électrique Canada a vivement réagi à la chronique de Pierre-Olivier Zappa, qui affirmait faire marche arrière sur l’autoroute de l’électrification après avoir été déçu avec deux modèles de voiture.
• À lire aussi: Auto électrique: j’y ai cru... et j’ai débranché!
«Il y a plein d'éléments intéressants dans ce que M. Zappa a dit, mais il y a quand même plusieurs erreurs factuelles», critique Daniel Breton, en entrevue sur les ondes de LCN, mardi.
Selon lui, les plaintes de l’animateur à TVA Nouvelles concernant les temps d’attente aux bornes rapides pour recharger les véhicules ne reflètent pas la réalité. M. Breton souligne d’ailleurs que plusieurs applications permettent de planifier son trajet afin d’éviter les temps d’attente.
«La semaine passée, j'étais à Sudbury, à 750 kilomètres de chez moi, je n'ai eu aucun enjeu d'attente ni de recharge, raconte-t-il. J'ai fait un arrêt sur 750 kilomètres et ça s'est rechargé tellement vite que j'ai eu à peine le temps d'avaler mon hamburger parce que j'étais à un temps de recharge d’une demi-heure après cinq heures de route. »
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
M. Breton ne considère pas avoir fait de compromis en optant pour une voiture électrique. Il aborde d’ailleurs la question des pneus, que M. Zappa a critiqués pour leur usure rapide dans son article.
«Quand tu achètes le bon pneu pour le bon véhicule, quel que soit sa grosseur ou son poids, il va durer le temps qu'il est censé durer, affirme le PDG de Mobilité Électrique Canada. Cela dit, moi-même, j'avais des pneus de performance sur ma voiture électrique qui duraient 15 000 à 20 000 kilomètres. Je vais les échanger pour des pneus réguliers pour faire de l'autoroute et ils vont durer 60 000 à 80 000 kilomètres.»
Concernant les ventes, l’invité reconnaît néanmoins un recul au cours des derniers mois.
«C'est vrai, mais c'est pour une raison fort simple, c'est qu'en février-mars au Québec, il n'y avait pas de rabais, explique-t-il. Donc, les gens arrivaient chez le concessionnaire, le concessionnaire leur disait : "Mets un dépôt sur le véhicule et viens le chercher en avril parce que les rabais reviennent".»
Selon les retours des concessionnaires recueillis par M. Breton, les ventes auraient justement repris en avril.
«Les ventes remontent parce que les rabais reviennent», résume-t-il.
Voyez l’entrevue intégrale de Daniel Breton dans la vidéo ci-haut.