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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

«Y’était temps que ça arrive»: les bouteilles de plastique sont consignées dès aujourd’hui au Québec pour 10 cents chacune

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-03-01T05:00:00Z
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Plusieurs Québécois sont ravis de pouvoir enfin consigner des centaines de millions de nouveaux contenants de plastique, alors que des commerçants voient le changement comme un bordel sans nom à gérer.

«Y’était temps que ça arrive», a lancé une cliente au Journal, vendredi après-midi, dans le stationnement de la succursale Consignaction+ de Greenfield Park.

Si elle était en Croatie, en Allemagne ou en Scandinavie, Manon Boisvert pourrait déjà vendre ses bouteilles d’eau en plastique vides depuis longtemps.

Ce n’est qu’à partir d’aujourd’hui que la Québécoise pourra faire ce qu’environ 30 pays permettent déjà: consigner pour 10 cents chacune ces fameuses bouteilles en plastique.

«Je vais venir souvent», rigole la préposée à la salubrité de 53 ans. Manon compte ramasser toutes les bouteilles qu’elle voit, à l’hôpital, quand elle fait le ménage, pour venir les vendre ici, chez Consignaction.

Une fois sur place, les clients de l’organisme déposent leurs canettes et leurs bouteilles dans un bac, ils appuient sur le bouton vert, la machine trie leur récolte et ils obtiennent un coupon qu’ils peuvent échanger contre de l’argent comptant ou un virement.

«C’est déjà assez populaire. Le samedi et le dimanche, il y a une file de 10h à 15h», raconte la conseillère Khady Sow, qui travaille à Greenfield Park.

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La conseillère Khady Sow montre la machine qui trie les contenants, dans la succursale Consignaction+ de Greenfield Park. Les gens n’ont qu’à tout déposer là-dedans, la machine s’occupe du reste.
La conseillère Khady Sow montre la machine qui trie les contenants, dans la succursale Consignaction+ de Greenfield Park. Les gens n’ont qu’à tout déposer là-dedans, la machine s’occupe du reste. Photo Julien McEvoy

12 millions $ à gagner

Les files seront plus longues à compter d’aujourd’hui, car le Québec consomme chaque année 1,2 milliard de ces contenants maintenant consignés.

À 10 cents par bouteille, c’est 120 millions de dollars qui traînent devant les Québécois. Une période d’adaptation sera peut-être nécessaire, pensent les épiciers, avant qu’on se mette à tout consigner.

«C’est une habitude que les Québécois n’ont pas», résume Pierre-Alexandre Blouin, PDG de l’Association des détaillants en alimentation du Québec.

Le réseau de Consignaction compte 47 succursales à présent et le projet est d’en ouvrir 200. À terme, chaque Québécois aura une succursale à 15 minutes de voiture ou moins de la maison.

L’ouverture de nouvelles succursales a toutefois cessé depuis que Québec a ouvert une enquête sur Consignaction, en novembre dernier.

Québec a aussi repoussé à 2027 la mise en œuvre de la consigne pour le reste des contenants, comme les bouteilles de vin, de cidre, de spiritueux et d’autres boissons.

La succursale Consignaction+ du boulevard Taschereau, à Greenfield Park.
La succursale Consignaction+ du boulevard Taschereau, à Greenfield Park. Photo Julien McEvoy
Shit show

Pour le moment, les Québécois à plus de 15 minutes d’un Consignaction peuvent faire comme ils ont toujours fait: aller à l’épicerie.

«C’est un shit show. Je suis laissée à moi-même, je n’ai aucune consigne claire», se fâche Mélissa Laflamme-Ouellet, de l’épicerie économique Panier Extra, à Québec.

Elle risque dès aujourd’hui une amende de 5000$ si elle n’offre pas le service adéquatement.

À Québec, on est d’accord pour dire qu’il y aura de petits accrocs les premiers jours et qu’il va y avoir des ajustements.

«C’est un gros changement de comportement», dit-on au cabinet du ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

– Avec Gabriel Côté, Le Journal de Québec

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