Yannick Nézet-Séguin, l’Orchestre Métropolitain et Pierre Lapointe: une douce communion musicale au pied du mont Royal


Sarah-Émilie Nault
La température était parfaite et les amateurs de musique classique étaient très nombreux mercredi au pied du mont Royal pour assister à cette tradition qu’est le grand concert gratuit en plein air de Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain.

Cette soirée unique était animée par Mariana Mazza (en remplacement de Kim Thuy). L’humoriste a mentionné sa propre fierté ainsi que celle de sa mère, qui a immigré du Liban et qui était présente dans la foule, de voir sa fille élevée à Montréal-Nord animer un grand concert de l’OM.
«C’est quand même incroyable! À tous les immigrants qui sont ici aujourd’hui, continuez à rêver, la gang», a lancé l’artiste de 35 ans aux milliers de spectateurs assis sur des chaises pliantes ou sur des couvertures déposées sur la colline gazonnée.

Les gratte-ciel de Montréal s’illuminant doucement en arrière-plan, cette dixième édition de L’OM au pied du Mont-Royal s’est entamée avec l’arrivée du chef d’orchestre vedette tant attendu, Yannick Nézet-Séguin.
Vêtu d’une veste sans manches, d’un pantalon beige et d’espadrilles argentées, le directeur artistique de l’OM depuis 25 ans a fait voyager la foule en dirigeant la Symphonie «Italienne» de Félix Mendelssohn.
Plaisir sur scène
Il faut voir le sourire et les petits mouvements de danse du chef d’orchestre tatoué lorsqu’il dirige son orchestre pour comprendre à quel point il s’amuse sur scène. Et que dire du bonheur d’assister à un concert en plein air bondé de spectateurs dans un délicieux et respectueux silence!

«Bonsoir, Montréal! Le soleil qui se couche petit à petit s’accorde à merveille avec la belle nature qu’on a en plein cœur de Montréal», a lancé le chef d’orchestre, âgé de 50 ans, qui s’est changé à quelques reprises pendant cette soirée musicale.
S’en est suivi la bouleversante La nuit et l’amour d’Augusta Holmès, qui, à son tour, nous a fait voyager en France.
Pointant le ciel rose devant lui, Yannick Nézet-Séguin a qualifié cette soirée d’incroyable.
«Vous nous inspirez, tout le monde! Merci de répondre aussi présent à ce rendez-vous. On est là pour faire du bien, vous donner de l’espoir, du bonheur et de l’amour. Dieu sait qu’on en a bien besoin», a-t-il déclaré avant de présenter Dansons le carcaillou d’Hector Gratton, un joyau du folklore québécois revisité, et L’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky sous un dramatique éclairage rougeâtre.
L’invité spécial de la soirée, l’auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe, est monté sur scène à 21h, vêtu d’un complet à pois rose. Il s’agit de l’artiste avec qui l’OM avait offert son premier concert extérieur à grand déploiement aux Francofolies de Montréal en 2007. C’est cette soirée qui avait inspiré l’orchestre à créer son propre concert symphonique extérieur.
Il a interprété ses nouvelles chansons Toutes nos idoles, Madame, bonsoir et Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas, tirées de son album Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé.
Avant le début du concert, un hommage a également été rendu à l’un des premiers bienfaiteurs de l’OM, ancien président de son conseil d’administration et fervent défenseur de la musique classique, le fondateur de Québecor, Pierre Péladeau, qui aurait célébré son 100e anniversaire cette année.
