Yannick Nézet-Séguin et l’OM rassemblent 60 000 spectateurs au mont Royal
Frédérique De Simone
Yannick Nézet-Séguin est parvenu, mercredi soir, à battre le record d’assistance établi par l’Orchestre philanthropique de Vienne, qui avait rassemblé 55 000 spectateurs lors d’un concert extérieur.
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C’est devant une foule évaluée à plus de 60 000 personnes, installée au pied du mont Royal, que l’OM a présenté mercredi soir sa huitième édition de spectacles extérieure. La troisième de son chef d’orchestre depuis qu’il en est à la tête.
«Je pense bien que tout Montréal est ici ce soir», a souligné le charismatique maestro en début de concert, tout juste après un mambo qui a servi de mise en bouche.

«Je pensais que c’était l’humour qui attirait le plus les foules, humblement, mais il faut croire que c’est la musique classique. On dirait que ça me rassure sur l’humanité», a souligné Katherine Levac, l’animatrice de la soirée, en début de programme.

L’OM a ouvert son concert avec la pièce de Jean Coulthard Kalamalka (Le lac aux mille couleurs), soulignant par le fait même l’apport des femmes dans la musique classique, mais aussi la force, la magnificence de la nature et les enseignements des premières pour la conserver.
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Le lac Kalamalka, situé en Colombie-Britannique, tire d’ailleurs son nom d’un grand chef autochtone, a précisé le maestro avant de battre la mesure. «La nature est plus forte que nous et il faut la respecter», a-t-il aussi mentionné.

Le chef d’orchestre a ensuite invité les spectateurs à sortir leur téléphone cellulaire – lui qui a pourtant en horreur ces appareils en concert habituellement – pour filmer le 3e et 4e mouvement de la 7e symphonie d’Antonin Dvořák, qui a puisé dans le folklore américain beaucoup d’inspiration.
Plus tard au cours du programme, le pianiste Alain Lefèvre, invité spécial de cette soirée, a repris Rhapsodie romantique, pour piano et orchestre du compositeur québécois, André Mathieu. Une influence majeure pour le virtuose qui s’est efforcé de faire vivre sa mémoire musicale et de le réhabiliter dans le patrimoine culturel à travers différents projets qu’il a menés au fil de sa carrière.
Cette pièce, pour laquelle il a reçu une ovation, aurait dû être jouée par Mathieu au pied du mont Royal il y a de cela plusieurs décennies, mais un concours de circonstances l’en avait empêché.
Le programme régulier de la soirée s’est conclu par la Danzón no 2 d’Arturo Márquez, qui invite à la danse avec ses rythmes de musique latine.

L’invitée surprise Ariane Moffatt se sera quant à elle fait attendre jusqu’à la toute fin de la présentation. En compagnie de l’OM, elle a offert une émouvante et rythmée version de l’hymne La vie en rose.
«Le parfait mélange entre Mozart et 50 cents»
Entre les pièces, comme dans un concert pop, Yannick Nézet-Séguin qui a ouvert le concert vêtu d’un short et un veston à paillettes s’est permis quelques changements de costumes.
«Yannick a deux passions, la musique classique et changer de linge», a dit à la blague l’animatrice lors d’un changement de costume.
«C’est le parfait mélange entre Mozart et 50 cents», a-t-elle ajouté en décrivant son look lors de leur première rencontre.
L’OM, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, a participé au tournage du film de Chloé Robichaud Les jours heureux, qui sortira en salle cet automne.