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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Y a une écœurantite aiguë!»: hausse des congés pour maladie et accidents de travail dans les prisons fédérales au Québec

Le phénomène est observé particulièrement à Port-Cartier et à la prison Archambault, à Sainte-Anne-des-Plaines

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Photo portrait de Jean-Philippe Guilbault

Jean-Philippe Guilbault

2025-07-30T04:00:00Z
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Les agents correctionnels dans les prisons fédérales au Québec partent beaucoup plus souvent en congé pour maladie depuis cinq ans, le syndicat craignant même une pénurie en raison d’une «mauvaise gestion» des pénitenciers.

• À lire aussi: Dix fois plus de jours d’absence pour accident de travail en un an à la prison de Rimouski

Selon des données obtenues par Le Journal auprès de Services correctionnels Canada (SCC), le nombre d’heures de congé maladie utilisées par les agents fédéraux au Québec a bondi de 18% en cinq ans.

Une hausse de 64% est même observée à l’établissement de Port-Cartier pour la même période.

Capture TVA NOUVELLES
Capture TVA NOUVELLES

En ce qui concerne les heures de congé pour accidents de travail, elles ont plus que doublé en cinq ans à la prison de Port-Cartier et à l’établissement de sécurité moyenne Archambault, à Sainte-Anne-des-Plaines.

«Ces chiffres disent tout sur [la gestion] de Services correctionnels Canada, lâche le président du Syndicat des agents correctionnels du Canada – section Québec, Mike Bolduc. On a des arrêts de travail parce que les gens sont à bout!»

La fin des «trous»

M. Bolduc ne mâche pas ses mots lorsqu’il dénonce «les imbéciles» qui gèrent les prisons fédérales. Il en a particulièrement contre l’abolition de l’isolement des détenus, une pratique qui a été révisée en 2019 à la lumière de jugements de la Cour suprême du Canada.

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Les détenus les plus violents sont maintenant dirigés vers des unités d’intervention structurée, jugées plus respectueuses des droits et libertés.

«Ce qu’on ne savait pas [...] c’est que des détenus voulaient rester dans les fameux trous», avance M. Bolduc qui dénonce une perte «d’imputabilité des détenus».

«Je ne demande pas à les enfermer six pieds sous terre, mais il manque d’équilibre», selon le responsable syndical.

Il en résulterait que les altercations entre les détenus et les agents correctionnels sont plus violentes.

«Il y a une écœurantite aiguë!, martèle Mike Bolduc. Les gens sont écœurés de se faire frapper. On va bientôt se retrouver devant un mur parce qu’il n’y aura plus d’agents.»

De son côté, SCC assure que «la sécurité et le bien-être de [ses] employés» sont «une priorité».

«Nous reconnaissons que les membres du personnel correctionnel effectuent un travail exigeant, ajoute le porte-parole Jean-François Mathieu. Nous collaborons avec notre personnel et nos partenaires syndicaux pour maintenir des milieux de travail sécuritaires et nous poursuivrons ces efforts.»

Variations du nombre d’heures de congé pour maladie et pour accidents de travail pour les agents correctionnels fédéraux (2020-2025)

Établissements | Congé maladie | Congé accidents de travail

  • Archambault (sécurité moyenne) | 9% | 129%
  • Archambault (sécurité minimale) | -14% | -93%
  • Cowansville | -7% | 19%
  • Donnacona | 22% | -15%
  • Drummond | 7% | -7%
  • Centre fédéral de formation (sécurité minimale) | 52% | -54%
  • Centre fédéral de formation (multiniveau) | 23% | -46%
  • Joliette (pour femmes) | 10% | 3%
  • La Macaza | 0% | 64%
  • Port-Cartier | 64% | 113%
  • Centre régional de réception | 53% | -17%
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