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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Xi Jinping accueille Poutine pour un sommet sur la promotion d’un nouvel ordre mondial

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AFP

2025-08-31T08:46:37Z
2025-08-31T11:24:02Z
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Le président Xi Jinping réunit dimanche en grande pompe les dirigeants russe, indien, iranien et turc ainsi qu’une vingtaine de leaders eurasiatiques pour montrer, à l’heure des droits de douane américains et des tensions géostratégiques, qu’un autre modèle international est possible, avec la Chine en son centre.

• À lire aussi: Poutine en Chine pour un sommet régional

Le chef de la deuxième puissance économique mondiale préside dimanche soir, vers 19h (7h, heure de Montréal), à Tianjin (nord) une réception en l’honneur des participants au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui se tient lundi, le premier depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump.

Les chefs d’État et de gouvernement d’une vingtaine de pays ainsi que les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales affluent depuis samedi dans la mégapole portuaire, autrefois mise en coupe réglée par les concessions occidentales, japonaises et russes et aujourd’hui symbole de vitalité économique.

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Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin discrètement, bien qu’à la tête d’une large délégation politique et économique, selon les médias d’État russes et chinois.

Le premier ministre indien, Narendra Modi, a atterri samedi pour sa première visite en Chine depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques. M. Modi a été reçu par le président chinois, a rapporté l’agence officielle Chine nouvelle, parmi une multitude d’entretiens bilatéraux arrangés autour du sommet.

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Le sommet est placé sous haute surveillance policière et militaire. Des véhicules blindés ont été disposés dans certaines rues. Le trafic a été interrompu dans de vastes sections de Tianjin. Des affiches en mandarin et en russe exaltent «l’esprit de Tianjin» et la «confiance mutuelle» sino-russe.

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Le sommet, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres: confrontation commerciale des États-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine, querelle nucléaire iranienne...

L’OCS réunit 10 États membres ainsi que 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’OTAN.

Les rapports entre certains membres sont délicats. Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’image qui en est projetée.

Grandiose défilé

Le sommet propose «un ordre multilatéral modulé par la Chine et distinct de ceux dominés par les Occidentaux», anticipe Dylan Loh, enseignant à la Nanyang Technological University de Singapour. «La large participation témoigne de l’influence grandissante de la Chine et l’attraction exercée par l’OCS pour les pays non occidentaux», soutient-il.

Le sommet ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde fracturé.

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M. Poutine et un certain nombre d’autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale et la victoire contre le Japon.

Le leader nord-coréen Kim Jong-un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays reclus pour se rendre chez son voisin et allié chinois Xi Jinping.

La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

Un peu plus de deux semaines après avoir été reçu par Donald Trump en Alaska, M. Poutine discutera avec son hôte et grand allié chinois mardi à Pékin. Il doit traiter lundi à Tianjin du conflit en Ukraine avec son collègue turc Recep Tayyip Erdoğan et du dossier nucléaire avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian.

Une rencontre est également à l’agenda ce jour-là avec le premier ministre indien.

De nombreux alliés de Kyiv soupçonnent Pékin de soutenir Moscou contre l’Ukraine. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le premier ministre indien ont conversé au téléphone. M. Zelensky a déclaré sur les réseaux sociaux espérer que la nécessité d’un cessez-le-feu, soutenue selon lui par M. Modi, serait abordée en Chine.

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