Xi invite Carney à se rendre en Chine, la relation à un «point tournant»
Raphaël Pirro
OTTAWA | Mark Carney a été invité par le président Xi Jinping à le visiter en Chine après leur rencontre bilatérale en Corée du Sud, le premier ministre soulignant un «point tournant dans les relations entre les deux pays».
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«Un point tournant qui nous ouvre désormais la voie pour gérer des enjeux actuels et créer des opportunités pour les travailleurs, les familles, les entreprises canadiennes», a déclaré aux médias M. Carney, «très heureux» au sortir de la rencontre.
Cité dans le quotidien chinois South China Morning Post vendredi, Xi Jinping a déclaré que la Chine est «disposée à collaborer avec le Canada afin de profiter de cette rencontre pour remettre les relations sino-canadiennes sur la bonne voie».
Les mots utilisés par les deux hommes signalent un réchauffement des relations entre la Chine et le Canada après le froid qui s’était installé avec le prédécesseur de M. Carney, Justin Trudeau, à la suite de la crise des deux Michael et de l’emprisonnement de Meng Wanzhou, ancienne dirigeante du géant chinois Huawei.
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La dernière interaction en personne entre M. Trudeau et M. Jinping s’était mal passée: au G20 en 2022, le président chinois avait grondé le premier ministre canadien devant les caméras pour des fuites médiatiques sur le contenu des rencontres.
L’entretien d’une quarantaine de minutes entre Mark Carney et Xi Jinping a eu lieu en marge du sommet des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Gyeongju.
Il est survenu à un moment où la Chine et le Canada, subissant les à-coups des annonces de Donald Trump et l’effet des surtaxes douanières américaines, ont intérêt à renforcer leurs relations.
«Nous vous invitons à visiter à nouveau la Chine en votre qualité de premier ministre du Canada», a dit le dirigeant chinois à Mark Carney, qui s’est déclaré «ravi de l’invitation à venir en Chine pour approfondir le dialogue».
En juillet, Mark Carney a annoncé une surtaxe de 25% sur les importations de plusieurs catégories d’acier de Chine.
Pékin a annoncé le mois suivant qu’il commencerait à imposer un droit de douane temporaire de 75,8% sur les importations de canola canadien, un oléagineux utilisé pour l’alimentation et les biocarburants.
Mais le Canada pourrait à présent tenter un rapprochement avec Pékin pour contrer l’offensive douanière américaine qui menace son économie.
Le premier ministre libéral a aussi présenté le Canada comme un «superpouvoir énergétique» et un important fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Asie.