Woods et Boivin ont de grandes ambitions à quelques heures du 112e Tour de France à Lille
Les deux vétérans canadiens veulent savourer chaque moment de la plus grande course au monde
Jean-François Racine
Même avec leur grande expérience, les vétérans canadiens Michael Woods et Guillaume Boivin étaient fébriles comme de jeunes enfants dans un magasin de jouets à quelques heures du départ du 112e Tour de France à Lille, dans le nord du pays.
Les années passent à la vitesse de l’éclair, et Woods aura 39 ans en octobre. Boivin, pour sa part, a soufflé 36 bougies ce printemps, et il espère aussi profiter de chaque moment de la plus grande course au monde.
Ce cinquième Tour de France résonne drôlement bien, lui qui songeait à la retraite en 2015, alors en fin de contrat.
«C’est toujours excitant. Ça fait deux jours que je suis là, et j’ai surtout hâte à samedi avec un sprint en ouverture. Personnellement, c’est un départ parfait», a expliqué «le Bovino» juste avant la présentation des coureurs.
Après une dernière réunion à huis clos au sein de l’Opéra de Lille, les cyclistes devaient s’élancer dans les rues de la ville française pour un itinéraire de parade jusqu’à la Grand’Place.
Une grande fierté
En 2025, la sélection de Boivin pour la Grande Boucle semblait pratiquement assurée après quelques années où le doute persistait.
«À la fin, il faut toujours performer quand même. J’ai eu moins d’embûches. J’étais plus serein et le Tour de France n’est jamais une garantie. À 30 ans, je n’avais jamais participé et je voyais que ça serait compliqué. C’est une grande fierté, parce que le Tour n’a pas d’égal. Ça reste quelque chose de spécial dans une saison, mais aussi dans une carrière.»
Dès les premiers jours, la formation Israel – Premier Tech se mettra au service de l’Allemand Pascal Ackermann, mais aussi du Britannique Jake Stewart, qui peut passer les courtes ascensions en fin d’étape.
«On a beaucoup d’options sur les 10 premiers jours», a résumé le Québécois.
De son côté, Michael Woods savoure son retour au Tour de France après une pause en famille à Gatineau l’an dernier. Fait spécial, son chambreur pour la course sera Joe Blackmore, une recrue de 17 ans son cadet.
«Je suis si heureux d’être là. Surtout avec la saison terrible que j’ai, les chutes et la maladie. Je préfère de loin faire un beau résultat sur le Tour et j’espère que la malchance est derrière moi. Je suis prêt et je pense être dans la même forme qu’en 2023, lorsque j’ai gagné une étape», a expliqué le Québécois de cœur, toujours dans la langue de Molière.
Des ambitions
L’olympien a traversé plusieurs épreuves personnelles dans sa carrière, mais son cas n’est pas unique, selon lui.
«C’est la vie d’un cycliste! Même Pogacar a des moments difficiles. Je pense que les cyclistes sont les athlètes les plus forts mentalement avec tout ce qui peut arriver», a-t-il ajouté, un brin de philosophe.
Sur la route, Woods a déjà ciblé la sixième ou la septième étape pour surprendre ses adversaires.
«Le début sera un peu fou et même dangereux. Je veux passer les premières étapes en bonne santé sans chuter. Je veux me glisser dans chaque échappée qu’il sera possible [de tenter].»
112 e Tour de France
5 au 27 juillet
-3338,8 km
-21 étapes
-184 cyclistes
-23 équipes
-Les favoris pour le maillot jaune
Un nouveau duel se dessine entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, vainqueurs des cinq dernières éditions. Ils occupent sans partage les deux premières places depuis 2021.
Le Slovène Pogacar possède actuellement un avantage sur son adversaire danois.
Le Belge Remco Evenepoel, et un autre Slovène, Primoz Roglic, vont tenter de brouiller les cartes et la hiérarchie.
-Les favoris pour le maillot vert
Un marchand de vitesse devrait enfiler le premier maillot jaune après un sprint endiablé samedi dans la Lille Métropole.
La lutte pour le classement par points sur les Champs-Élysées pourrait être plus ouverte.
Jasper Philipsen, vainqueur du classement par points en 2023, se battra certainement contre Tim Merlier et Jonathan Milan.
L’Érythréen Biniam Girmay, le vainqueur sortant du classement par points, sera aussi à surveiller, tout comme Wout van Aert et Arnaud De Lie ou même Dylan Groenewegen.
-Les favoris du maillot à pois
Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard sont si dominants en montagne que la tunique ne devrait pas aboutir ailleurs. Le Français Lenny Martinez a toutefois annoncé ses ambitions.