Red Wings c. CH: une monumentale dégelée est-elle à prévoir?
Agence QMI
Certains disent que la mort et les taxes constituent les certitudes de la vie, mais depuis quelque temps, il y a aussi un incontournable au calendrier de la Ligue nationale de hockey (LNH) quand la date indique exactement le samedi 2 décembre: une visite des Red Wings à Montréal et s’il faut se fier au passé, l’une des deux équipes concernées vivra l’enfer au Centre Bell en fin de semaine.
Pour une deuxième fois d’affilée et une cinquième fois dans l’histoire, Detroit sera de passage dans la métropole québécoise au moment où on peut lire précisément «samedi 2 décembre». Et les deux dernières confrontations ont représenté de véritables raclées sur la glace; faut-il croire qu’il y a quelques nostalgiques dans les bureaux du circuit Bettman qui souhaitaient revivre l’histoire?
Car justement, cette date est synonyme pour les partisans du Tricolore d’un chapitre sombre de la longue épopée du Bleu-Blanc-Rouge. Les faits survenus en 1995 ont été largement médiatisés et continuent de hanter les admirateurs de Patrick Roy qui auraient aimé le voir disputer toute sa carrière à Montréal. Cependant, le duel contre les Wings cette année-là allait changer le cours des événements pour les années à venir.
Avec Scotty Bowman derrière le banc, les Wings, c’est le cas de le dire, ont volé haut en 1995-1996 en vertu de 62 victoires et de 131 points en saison régulière. Et leur triomphe de 11 à 1 au vieux Forum ce soir-là a illustré toute leur puissance. Misant entre autres sur un redoutable quintette russe formé entre autres des attaquants Sergei Fedorov, Igor Larionov et Vyacheslav Kozlov, les redoutables visiteurs menaient 5 à 1 après 20 minutes et la soirée des spectateurs était déjà à l’eau.
Les prémisses du départ
Toutefois, le pire restait à venir. À la grande surprise de nombreux observateurs, l’entraîneur-chef du Tricolore, Mario Tremblay, a laissé Roy devant le filet au début de la deuxième période et le massacre s’est poursuivi. L’équipe toute de rouge vêtue et comptant dans ses rangs Mathieu Dandenault et Marc Bergevin a enfilé quatre autres buts avant qu’un «Casseau» exaspéré soit finalement remplacé.
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Les scènes les plus marquantes impliquant Roy demeurent dans la mémoire collective des Québécois. Tous ont vu au moins une fois cette séquence du gardien levant les bras après un arrêt de routine effectué sous les applaudissements de dérision de la foule. Puis, il y a eu le regard de feu de Tremblay au moment où le numéro 33 a pris place sur le banc du portier substitut... et aussi, ce bref, mais ferme message de Roy transmis au président Ronald Corey, assis dans la première rangée.
Ayant demandé son départ de l’organisation, le joueur-vedette a vu son souhait exaucé quatre jours plus tard par le directeur général Réjean Houle, qui l’a échangé à l’Avalanche du Colorado. Au printemps suivant, le principal intéressé a savouré une douce vengeance en remportant sa troisième coupe Stanley en carrière, éliminant notamment en finale de l’Association de l’Ouest ses tortionnaires du 2 décembre précédent.
Presque l’inverse
En 2017, les Wings sont revenus à Montréal pour un premier match du samedi 2 décembre au Centre Bell, sauf que les rôles ont été renversés. Et la vedette de la soirée portait le nom de Paul Byron. Le petit joueur d’avant a fait rager les pauvres défenseurs adverses, tout comme les gardiens Petr Mrazek et Jimmy Howard, en réalisant son seul tour du chapeau dans le circuit Bettman dans un gain éclatant de 10 à 1. Preuve du caractère atypique de l’affrontement, Alex Galchenyuk en a profité pour amasser quatre mentions d’aide.
Malheureusement pour les partisans du Canadien, ce spectacle éclatant ne s’est pas traduit par des succès à long terme, la troupe de Claude Julien étant exclue des séries à la fin du calendrier, tout comme les Wings, qui ont récolté deux points de plus qu’elle.
Auparavant, Detroit a également joué à Montréal un samedi 2 décembre en 1950 et en 1961. Avec Gordie Howe et Ted Lindsay en uniforme, les visiteurs ont gagné 7 à 1 contre l’équipe de Maurice Richard et d’Émile Bouchard. Onze plus tard, un doublé de Gilles Tremblay a permis aux favoris locaux de l’emporter 3 à 2.