William Dufour dans la LNAH... en attendant: «Je ne mets pas une croix sur ma carrière»


Kevin Dubé
À première vue, la nouvelle a de quoi surprendre. À seulement 23 ans, l’attaquant William Dufour s’est entendu avec le National de Québec dans la Ligue nord-américaine de hockey, et ce, trois ans seulement après avoir disputé un premier match dans la LNH, avec les Islanders de New York.
La formation de Québec a annoncé la nouvelle en grande pompe, mercredi soir, mentionnant que l’ailier droit serait en uniforme ce samedi à l’occasion de la visite des Éperviers de Sorel-Tracy.
Et tout ça est vrai, d’ailleurs.
Par contre, ceux et celles qui désirent le voir en action dans la LNAH devront le faire rapidement puisque tout porte à croire qu’il ne sera que de passage.
«Pour l’instant, je joue samedi et ça se peut que ce soit mon seul match, mentionne l’ancien membre d’Équipe Canada junior au bout du fil. Mon agent regarde déjà les options dans la Ligue américaine de hockey et en Europe.»
Une fin abrupte en Russie
C’est que Dufour se devait de trouver un moyen de garder la forme, et la LNAH offre un calibre de jeu de haut niveau, surtout qu’il n’avait pas touché à la glace en près d’un mois avant de prendre part à un match amical, mercredi soir.
Parce que les choses ne se sont pas terminées comme il l’aurait souhaité, avec le Lada Togliatti en KHL. Pourtant, les choses avaient bien débuté pour lui, qui était utilisé à outrance par l’entraîneur et ancien de la LNH Boris Mironov.
«Ça allait bien et j’étais l’un des meilleurs joueurs de l’équipe. Je jouais top 6 et sur l’avantage numérique et j’ai marqué à mes deux premiers matchs. L’entraîneur m’aimait beaucoup. Par contre, en Russie, ils sont vite sur le piton et après quatre ou cinq matchs, ils l’ont congédié.»
C’est Pavel Desyatkov qui a pris sa place.
«Les trois premiers matchs, il m’a utilisé pendant 20 minutes. Puis, ils m’ont annoncé qu’ils ne voulaient pas que je vienne sur la route.»
Le club lui a offert la possibilité de le céder à leur club-école de la VHL, ce que Dufour a refusé. Il est donc demeuré plus de trois semaines dans son appartement de Togliatti, à attendre de voir si une opportunité s’offrait à lui, ailleurs.
Puis, vendredi dernier, il a décidé que c’en était assez et qu’il allait revenir à Québec, le temps que les choses bougent.
Pas la fin de sa carrière
C’est pourquoi l’option du National est devenue alléchante pour lui. Mais ce n’est pas la fin de sa carrière professionnelle, au contraire.
«Tout ce que je veux, c’est pouvoir toucher à la glace. Ce n’est pas impossible que je joue samedi et que je reparte pour l’Europe ensuite. Je ne mets pas une croix sur ma carrière, au contraire. J’ai 23 ans et, il y a trois ans, je jouais dans la LNH. Je ne suis pas encore rendu là dans ma carrière.»
Le National enchanté
Évidemment, peu importe le temps que durera le passage de Dufour à Québec, le National en profiteront pleinement.
«On sera les premiers à l'aider afin qu'il se trouve une place quelque part. On ne se met pas la tête dans le sable, William s'en vient ici pour garder la forme. Il jouera le nombre de matchs qu'il veut et ce sera bon pour lui, pour nous et pour les gens de Québec», s'est réjoui l'entraineur-chef et directeur général de l'organisation qui en est à sa deuxième année d'existence.
Rappelons que le National a aussi mis sous contrat lors de la saison morte l'ancien de la LNH, Michael Chaput, qui a notamment porté les couleurs du Canadien de Montréal.