Wilfried Nancy a un contrat, mais...

Le CF Montréal faisait son bilan mardi, mais il a surtout été question de l’avenir de son entraîneur, Wilfried Nancy.

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À sa deuxième saison à la barre de l’équipe, l’entraîneur-chef de 45 ans a mené son équipe à une année record et à la deuxième place de l’Association de l’Est de la MLS.

Les spéculations vont bon train au sujet de son avenir puisqu’il n’a toujours pas signé d’entente en vue de la saison prochaine, même si le club détient une option.

Mais si tout semble clair pour le vice-président et chef de la direction sportive, Olivier Renard, il y a quand même un certain flou quant au retour de Nancy l’an prochain.

«Le coach est sous contrat pour 2023, l’option est levée dans nos têtes depuis longtemps, a insisté Renard. On voudrait un contrat pour 2024, 2025, 2026 et au-delà.»

Si son retour est évident dans l’esprit de Renard, Nancy n’a rien voulu confirmer et ça soulève plus de questions que de réponses.

«Aujourd’hui, c’est le bilan, donc ma situation personnelle, je ne vais pas en parler. On aura le temps d’en parler par la suite», a insisté Nancy, qui a aussi refusé de commenter un incident survenu avec le propriétaire Joey Saputo après un match contre Kansas City.

«Je n’ai pas besoin de rassurer les fans, ils savent que je les aime, que ma femme est Montréalaise, mes enfants sont Montréalais et je suis Montréalais», a-t-il soutenu quand on l’a invité à rassurer les partisans.

Une pointe aux médias

Alors, pourquoi tout ce mystère? On donne notre langue au chat, même si Olivier Renard fournit une réponse qui laisse entendre que c’est Nancy qui ne voulait pas discuter.

«En accord avec le coach, il nous a demandé de ne pas révéler nos choix. 

«Si une personne ne veut pas ouvrir la discussion, que voulez-vous que je vous dise? Il m’a seulement dit qu’il ne voulait pas discuter de son contrat avant la fin de la saison», a ajouté Renard, qui a lancé une petite pointe à l’endroit des médias.

«On vous a laissé faire. Vous avez écrit beaucoup de bêtises et l’une d’elles était que nous, comme club, on ne voulait pas continuer avec notre coach. Il nous a tout simplement demandé de ne pas négocier et on a accepté les règles du jeu.»

À Columbus?

Au cours de la journée, l’informateur du site mlssoccer.com, Tom Bogert, a révélé que le Crew de Columbus avait Nancy dans son collimateur pour remplacer Caleb Porter, congédié à la fin de la saison régulière.

Il n’en fallait pas plus pour qu’Olivier Renard s’enflamme.

«J’espère que c’est faux parce qu’il y aura de gros problèmes. Aucun club ne peut contacter notre coach et encore moins un club de la MLS puisqu’il est sous contrat.»

Si d’aventure le Crew décidait que Nancy était son homme, il devrait alors y avoir discussion avec l’état-major montréalais.

Plus tôt dans la journée, on a appris que c’était Jim Curtin, de l’Union de Philadelphie, qui avait remporté le titre d’entraîneur de l’année. Il l’avait reçu en 2020 aussi.

Nancy est arrivé deuxième au scrutin, avec 23,47% des voix contre 23,57% pour Curtin, dont l’équipe a fini au premier rang dans l’Est. Nancy a dominé dans le vote des médias, avec 43,90% des voix contre 19,9% pour Curtin.

Nancy n’a pas fait grand cas de cette défaite, même s’il méritait amplement de l’emporter.

«Ça aurait peut-être été anormal que je gagne parce que ça ne fait que deux ans que je suis à la tête. La reconnaissance individuelle, c’est bon pour l’ego. 

«La satisfaction pour moi est d’être reconnu par mes pairs. J’aurais peut-être ouvert une bouteille de champagne si j’avais gagné.»

Investissements

L’équipe aura un visage différent l’an prochain. Djordje Mihailovic sera notamment parti aux Pays-Bas.

Le sort de Victor Wanyama demeure flou (voir autre texte), mais s’il reste, il subira certainement une baisse de salaire. Il a encaissé trois millions de dollars cette saison.

On sait que la mission du CF Montréal est d’abord de développer des joueurs, mais Olivier Renard serait-il tenté d’investir dans un gros nom pour susciter de l’intérêt? On dirait bien que non.

«Exciter les gens, c’est le nombre de chiffres et de zéros ou c’est un joueur qui est bon sur le terrain? Oui, l’argent ça peut te faire avancer, peut-être plus vite, mais ce n’est pas le bon choix.»

Sa position est on ne peut plus claire.

Un club gagnant

Par ailleurs, Olivier Renard est très satisfait de ce que son équipe a réalisé cette année, la première saison normale depuis son arrivée en poste.

«En tant que club, on a pris beaucoup de plaisir et on a donné beaucoup d’émotions à nos partisans. 

«On est un club gagnant, c’est ce qu’on m’a demandé quand je suis arrivé.»