Wilfred Lebouthillier a donné une cure de jouvence à sa maison familiale à Tracadie

Le chanteur a bien raison d’affirmer qu’il vit en ce moment une très belle période de sa vie, tant sur le plan professionnel que personnel. On a profité de la sortie du nouvel album de son groupe pour prendre de ses nouvelles.

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Les années tranquilles est le quatrième album du groupe Les Gars du Nord, mais seulement le deuxième pour la formation actuelle. «C’est un projet qui a eu un chemin inhabituel: on a commencé avec deux albums du temps des fêtes pour ensuite arriver avec nos compositions. La première version du groupe était celle du spectacle Les Gars du Nord, dont faisait partie Danny Boudreau, Maxime McGraw, Jean-Marc Couture et moi-même», explique Wilfred.

Une nouvelle mouture

Depuis, Jean-Marc Couture a quitté le groupe pour se joindre à La Chicane, mais de nouveaux membres se sont ajoutés aux Gars du Nord. Danny Bourgeois, Nicolas Basque, Mike Bourgeois et Jean-Frédéric Lizotte font maintenant partie de la famille. Grâce à ses compositions et au travail incessant de collaborateurs pour le faire connaître, le groupe jouit maintenat d'une réputation qui dépasse les frontières du Nouveau-Brunswick. «C’est sûr qu’on voulait sortir du Nouveau-Brunswick avec notre album précédent, Les fils du père. On souhaitait élargir nos horizons. Ça marchait pendant le temps des fêtes, mais ce n’était pas évident de faire des spectacles à l’année.» Danny Boudreau écrit la majeure partie des textes alors que Wilfred signe les musiques du groupe, qui offrent un joyeux mélange de musique acadienne, celtique, country et irlandaise. «Je suis content de cet album, nous a confié Danny Boudreau. Au fil des années, on a créé un univers duquel on n’a pas trop dévié, malgré l’arrivée des nouveaux membres. On a une belle joie de vivre sur scène, une énergie qui se propage chez les spectateurs.» Maxime McGraw, pour sa part, souligne le plaisir que les musiciens ont à jouer ensemble. «On est chanceux, vu nos parcours respectifs, d’avoir la même vision... Ce qui me rend le plus fier est qu’on fait vraiment ce qu’on aime, sans s'imposer de contraintes.»

«Une gang de chums»

Wilfred n’a pas ménagé les efforts pour faire connaître son groupe, qui connaît un succès grandissant. «Ça fait 11 ans, bientôt 12, qu’on travaille ensemble, et le téléphone a commencé à sonner. Ça s’est fait progressivement.» Les Gars du Nord voient même comme une source de motivation la possibilité de conquérir de nouveaux fans. «C’est stimulant de vivre ces étapes-là avec une gang de chums et de se présenter chaque soir sur scène, le couteau entre les dents, en se disant que les gens ne nous connaissent peut-être pas, mais qu’on est là pour laisser notre marque.» La réaction est plus que positive. «Ils nous démontrent beaucoup d’amour et demandent des rappels: ça fait du bien de vivre ça! On s’est tous investis à 100 % dans l’album précédent, et si ça n’avait pas marché, si on n’avait pas vendu de shows, on aurait tiré la plogue. Mais ça n’a pas été le cas», ajoute Wilfred, qui mène toujours sa carrière solo en parallèle.

Entre Terrebonne et Tracadie

De nombreux spectacles des Gars du Nord sont prévus pour l’année, tant au Nouveau-Brunswick qu’au Québec, ce qui amènera le groupe à voyager. Wilfred, lui, fait déjà passablement de millage, puisqu’il passe deux semaines à sa maison de Terrebonne avec sa conjointe Jézabel, avant de prendre la direction de Tracadie pour deux semaines. La raison de ces voyages est simple: le couple doit voir au bon fonctionnement de son entreprise, la Clinique Jouvence, un centre de soins esthétiques très couru. «Ça va faire cinq ans en juin qu’on a ouvert cette clinique-là. Jézabel est infirmière, elle a travaillé à la Cité de la Santé de Laval, mais elle n’était pas bien dans cette ambiance de travail-là, notamment en raison du temps supplémentaire obligatoire.» Quand sa conjointe a eu l’idée de suivre un cours pour devenir injectrice, Wilfred l’a encouragée en investissant avec elle dans une clinique de soins esthétiques. «Je l’ai poussée à fond là-dedans et je dirais qu’aujourd’hui, ça va très bien. La clinique a grossi, elle est devenue l'une des plus importantes dans le nord de la province. J’ai un côté homme d’affaires, c’est le fait d’avoir ma maison de disques qui m’a apporté ça. Mon arrière-grand-père McMahon possédait le magasin général du village, c’était un businessman.»

À chacun ses projets!

Au départ, Wilfred s’impliquait beaucoup au sein de l’entreprise, mais il a préféré laisser Jézabel gérer le tout pour se consacrer pleinement à la musique et à sa carrière avec Les Gars du Nord. «J’ai vu aller Jézabel avec la clinique et elle est devenue une très bonne femme d’affaires. Pour elle, c’est vraiment gratifiant de voir des gens entrer à la clinique avec des complexes ou un manque de confiance en eux, puis en ressortir heureux. Sentir qu'elle fait une différence dans la vie des gens, ça la nourrit énormément. Les clients l’aiment beaucoup et ça me rend fier d’elle.» Le couple a réorganisé son quotidien pour mieux vivre entre le Québec et le Nouveau-Brunswick. «Avant, on allait seulement passer une semaine là-bas et on revenait, mais on a changé notre façon de faire. Quand on est chez nous, au Québec, ce sont les employés qui s’occupent de la clinique. On a des enfants ici, alors on veut passer du temps avec eux.»

Un retour aux sources

Lorsqu’ils se trouvent à Tracadie, Wilfred et sa femme – qui célébreront leur troisième anniversaire de mariage en septembre – habitent la maison familiale du chanteur, qui a eu droit à une cure de jouvence. «Ça nous prenait un endroit où habiter là-bas quand on a décidé de se lancer en affaires, et l’idée m’est venue de rénover la maison de mes parents. Ils me disaient que leur maison était mon héritage, mais je leur ai fait remarquer que s’ils attendaient de mourir pour me la laisser, elle allait probablement tomber en ruines. J’ai décidé de faire tous les travaux moi-même. Je n’ai pas encore rénové l’extérieur, je voulais avant tout rendre la maison habitable pour eux le plus longtemps possible. Ils occupent maintenant le rez-de-chaussée, et nous l’étage. Je leur ai facilité la vie et ça me permet de passer du temps avec eux. Mon père a 93 ans et ma mère, 83. Ils font tout ce qu’ils faisaient il y a 20 ans, mais ils ont besoin l’un de l’autre.» De son côté, Jézabel ne fait pas seulement une différence dans la vie de ses clients, mais aussi dans celle de Wilfred. «C’est elle qui m’a finalement ramené chez nous, en ouvrant cette clinique à Tracadie. Au départ, on se demandait si on allait ouvrir l’entreprise à Terrebonne, mais on a choisi le Nouveau-Brunswick.» Il y a maintenant 10 ans que le chanteur partage sa vie avec Jézabel, qui a combattu un cancer du sein en 2021. «Sa santé est bonne. Elle sera en rémission l’an prochain et elle compte les jours. Autant je forme une équipe avec Les Gars du Nord, autant je forme aussi une équipe avec elle.»

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