Walmart vend maintenant des légumes qui ont poussé... sur son toit
La multinationale américaine arrive à les mettre en vente sur ses étals une heure à peine après les avoir cueillis.

Francis Halin
Walmart vend maintenant des tomates, des concombres et des poivrons qui ont poussé sur son toit grâce aux Fermes Lufa du Marché central, a appris Le Journal.
Les légumes qui poussent dans la gigantesque serre d’une superficie de près de deux terrains de football sur le toit du magasin peuvent être écoulés une heure après avoir été cueillis.
«Les toits sont les espaces les moins utilisés dans les villes et pourtant, ils sont parfaits pour cultiver de la nourriture», déclare Mohamed Hage, fondateur et PDG des Fermes Lufa fondées en 2009.
«Nos clients seront ravis des récoltes locales cultivées à l’aide de pratiques agricoles durables qui permettent de (...) cueillir [les légumes] sur demande chaque jour et de les offrir aux bas prix de tous les jours», indique Sam Wankowski, chef de la commercialisation chez Walmart Canada.
Serre de 5 M$
En 2017, les Fermes Lufa avaient annoncé la construction de leur serre de 5 millions $ avec un prêt de 3 millions $ du Fonds de solidarité FTQ, dans le quartier d’Ahuntsic. Au total, le Fonds de solidarité FTQ a accordé aux Fermes Lufa en 2015 et 2018 des prêts totalisant 11 millions $, mais Lufa n’est plus dans son portefeuille.
L’installation sur le toit du Walmart consomme deux fois moins d’énergie que les serres conventionnelles, selon la multinationale américaine.
La serre recycle près de 90% de son eau et est équipée de lumières DEL.
Plus de 14 000 personnes travaillent chez Walmart au Québec. L’an passé, l’entreprise a acheté pour plus de 3,8 milliards $ à quelque 460 fournisseurs québécois.
L'UPA approuve
Interrogée par Le Journal, l'Union des producteurs agricoles (UPA), qui a déjà vigoureusement dénoncé dans le passé les «frais exorbitants» imposés aux agriculteurs québécois par Walmart, a salué cette fois le détaillant américain.
«Ça ne devrait pas être des gestes à la marge, ce genre de pratique devrait être amplifiée», a réagi le directeur général de l'UPA, Charles-Félix Ross.
«Ce sont deux mondes qui fusionnent: le bio et le géant de l'alimentation. Il n'y a pas plus vert que produire ses propres légumes sur son toit en plein centre-ville», a conclu Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie.
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Faits saillants
Dans l'arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, le IGA de la Famille Duchemin a aussi un potager sur son toit depuis 2017, mais il est plus petit que celui en haut du Walmart.
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