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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

«“Waitress” arrive au moment parfait»: Marie-Ève Janvier renoue avec la comédie musicale

PHOTO JOCELYN MICHEL, BYCONSULAT.COM
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Photo portrait de Bruno Lapointe

Bruno Lapointe

2024-06-07T23:00:00Z
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Une décennie entière après le mégasuccès Don Juan, Marie-Ève Janvier s’apprête à prendre les rênes d’une nouvelle comédie musicale: Waitress. Le projet est colossal. Peut-être même un des plus exigeants de sa carrière. «La barre est haute, atteste la chanteuse. Mais elle est atteignable.» 

Il y a un bon moment que Marie-Ève Janvier a troqué son micro de chanteuse pour celui d’animatrice, rendant ainsi ses apparitions sur scène plus rares. Et elle l’avoue de plein gré, ce changement professionnel a été aussi nécessaire qu’il a été salvateur.

«J’en avais assez. J’avais besoin d’un break, je n’avais plus envie de chanter», confie-t-elle.

Et pourquoi? Parce que sa carrière de chanteuse avait majoritairement été déclinée parallèlement à celle de Jean-François Breau, le couple partageant la vedette de Don Juan en plus de multiplier les tournées et albums en duo.

«C’était trop. Il a fallu prendre une décision; soit on sauvait notre duo, soit on sauvait notre couple. Et on savait que notre amour était plus fort que notre duo. Ça nous a donné des ailes à tous les deux; Jean-François avec Salebarbes, moi avec la radio et la télévision», indique Marie-Ève Janvier.

«La scène, c’est une drogue»

N’empêche, l’appel de la scène a commencé à se faire sentir à nouveau il y a quelques années, son cri rugissant de plus en plus fort chez la chanteuse. Car après tout, «la scène, c’est une drogue», précise-t-elle.

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Encore fallait-il trouver le bon projet pour orchestrer ce grand retour sur les planches. C’est alors qu’est arrivée l’invitation de Waitress, il y a tout juste un an. De son propre aveu, Marie-Ève Janvier n’était en rien familière avec l’œuvre de Sara Bareilles qui fait courir les foules sur Broadway – et à l’étranger – depuis près d’une décennie.

S’inspirant du film du même titre, la comédie musicale suit Jenna, une serveuse prisonnière d’un mariage sans amour avec un conjoint abusif. Lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, elle verra en une compétition pâtissière la planche de salut qu’elle cherchait désespérément.

C’est par la pièce She Used to Be Mine – devenue Cachée au fond de moi pour la mouture québécoise – que Marie-Ève Janvier s’est entichée de l’héroïne du spectacle à qui elle prêtera ses traits tout l’été, d’abord à Montréal, puis à Québec.

«Waitress arrive au moment parfait, autant dans ma vie de chanteuse que dans ma vie de femme et de maman. C’est un gros défi, assurément un des plus gros que j’ai connus dans ma carrière. Mais c’est aussi un des plus valorisants», souffle-t-elle.

Une nouvelle discipline

Une bonne partie de ce défi réside dans l’apprentissage d’une nouvelle discipline, nommément le jeu. Car si Marie-Ève Janvier a cumulé un important bagage en matière de comédie musicale avec Notre-Dame de Paris, Les 10 Commandements et Don Juan, ces trois spectacles étaient entièrement chantés, ne sollicitant ainsi que ses aptitudes de chanteuse.

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«C’est la première fois que je dois jouer, que je dois apprendre un texte et des dialogues. Et il y en a beaucoup dans Waitress! Je ne peux pas cacher que j’ai eu le syndrome de l’imposteur au départ en me retrouvant à côté de gens qui ont tous étudié en théâtre, ou en théâtre musical. Mais je ne l’ai plus aujourd’hui; j’ai décidé d’être indulgente avec moi-même», avance-t-elle.

«De toute façon, Waitress, c’est un spectacle qui met en scène du vrai monde avec de vraies émotions. On connaît tous une Jenna, une Dawn, une Becky ou un Ogie. Et c’est ça qui fait toute la puissance de cette œuvre-là», conclut Marie-Ève Janvier.


  • La comédie musicale Waitress sera présentée au Théâtre St-Denis de Montréal du 22 juin au 28 juillet. Elle prendra ensuite l’affiche à la Salle Albert-Rousseau de Québec à compter du 10 août.
PHOTO JOCELYN MICHEL, BYCONSULAT.COM
PHOTO JOCELYN MICHEL, BYCONSULAT.COM

ComédiHa reprend le flambeau

L’équipe de Waitress a eu toute une frousse, l’hiver dernier, alors que la faillite du Groupe Juste pour rire a menacé de compromettre la comédie musicale. Après quelques jours d’incertitude, ComédiHa a pu assurer la pérennité du spectacle en reprenant le flambeau.

«On dirait que j’arrivais pas à y croire. Ça n’avait aucun sens pour moi», avance Marie-Ève Janvier.

Éternelle positive, la chanteuse avoue s’être rapidement mise à relativiser afin de traverser sereinement cette période de doute.

«Je me suis dit que si ce n’était pas cette année, on pourrait peut-être le faire l’an prochain. Dans ma tête, c’était impossible que le projet ne se fasse pas», confie-t-elle.

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«Et moi, je n’étais pas nécessairement la plus affectée par cette situation; j’ai mon travail à la radio qui reprend à la fin de l’été, j’allais être correcte. Il y en a d’autres, en revanche, pour qui Waitress est le seul gagne-pain. Je sais qu’ils étaient plus stressés que moi», poursuit-elle.

Elle a tout de même poussé un long soupir de soulagement en apprenant que toutes les représentations allaient être maintenues.

Sur scène devant ses enfants

Car le projet Waitress revêt une signification bien particulière pour la chanteuse. Certes, il s’agit de son retour sur scène, mais il lui permettra aussi de faire découvrir à ses enfants une toute nouvelle facette de leur mère.

En effet, Léa (8 ans), Laurence (3 ans) et Louis (1 an) n’ont jamais eu l’occasion de voir leur mère s’épanouir sur les planches.

«J’ai hâte qu’ils voient ce côté de moi. Je vois la fierté dans leurs yeux quand elles regardent leur papa sur scène, chanter devant les gens et s’amuser. Ça va être spécial pour moi de leur montrer que maman aussi, elle fait ça. Et surtout avec ce spectacle qui a un message aussi beau et important», confie Marie-Ève Janvier.

En effet, la comédie musicale Waitress a maintes fois été saluée pour son caractère foncièrement féministe et les valeurs qu’elle véhicule.

«Jenna, c’est une femme forte. Une femme qui trime dur, qui a des rêves et qui apprend à se choisir. Et c’est exactement le message que je veux passer à mes enfants. Si on travaille fort, on peut réaliser nos rêves et nos ambitions. Ils ne comprendront peut-être pas toutes les nuances et les subtilités du message, mais c’est une graine que j’aime semer chez eux, et chez tous ceux qui viendront voir le spectacle», affirme Marie-Ève Janvier.

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