Voyez comment l'IA permet aux acteurs décédés de revivre et de générer des millions

Prouesse des technologies d’hypertrucage, de célèbres acteurs morts il y a belle lurette reprennent vie à l’écran, comme James Dean et plusieurs autres, à l’aide de nouvelles sociétés qui ont vite flairé le pactole des vedettes disparues. 

Qui ne connaît pas James Dean, dont la carrière s'est achevée tragiquement en 1955, mais sa succession maintient son salaire en vie grâce à l'intelligence artificielle, rien de moins, comme nous le révèle Bloomberg.

Le cas de Michael Jackson

L'industrie des célébrités décédées s'est révélée lucrative. Bien que Michael Jackson ait été endetté à hauteur de 500 millions de dollars au moment de sa mort, sa succession a amassé une fortune de 2 milliards de dollars, selon le magazine People, grâce à des projets tels qu'une comédie musicale juke-box et même des albums posthumes reprenant des œuvres réalisées de son vivant. Grâce aux progrès de l'IA, un artiste disparu comme Jackson peut encore générer de nouvelles œuvres d'art.

Potentiel sans réelles limites

Les artistes tirent leurs revenus de deux manières; de leurs prestations (concerts, chansons, etc.) et de leurs propriétés intellectuelles (droits d’auteur, photos, etc.).

Après leur décès, les revenus de la propriété intellectuelle continuent, mais baissent en moyenne d’environ 10% par an. Avec l’IA, c’est l’inverse, les artistes décédés peuvent générer autant de revenus qu’avant.

Au cinéma, un réalisateur a dorénavant deux choix, engager un acteur pour personnifier une vedette disparue ou bien créer une version numérique de cette dernière.

Comment créer un double numérique

Le processus de double numérique commence par une base de matériel source, ce que l'on appelle les actifs patrimoniaux, qui comprennent même les vidéos de famille. Ces éléments sont soumis à l'apprentissage automatique pour créer un modèle numérique de l'acteur. À partir de là, d'autres éléments sont créés en utilisant des doublures pour la texture de la peau et les mouvements, et les voix sont superposées.

Paul Walker (Furious 7) et Elvis

Ce procédé est similaire à celui utilisé par Paul Walker (Furious 7) et Peter Cushing (Rogue One : A Star Wars Story) pour leurs apparitions controversées en images de synthèse il y a près de dix ans. Un rôle important joué par Ian Holm, décédé en 2020, dans Alien : Romulus (2024) a enflammé les critiques et n'a guère contribué à apaiser le débat éthique autour de l'IA, même si sa veuve, ses enfants et ses ayants droit ont donné leur accord.

Certains ne partagent pas ce potentiel de double numérique. On reproche en effet aux technologies de reproduction l’absence de connexion émotionnelle entre l’artiste numérisé et son public.

Le plus grand test de l’IA aura peut-être lieu en mai prochain, lors de la première d’Elvis Évolution à l’Excel de Londres, où le roi du rock’n’roll se produira pour la première fois depuis plus de 45 ans.