Voyages des députés à l’étranger: la présidente de l’Assemblée nationale brandit la menace Trump pour défendre les missions
Les déplacements des élus à l'étranger avaient fait les manchettes


Geneviève Lajoie
La présidente de l’Assemblée nationale du Québec, Nathalie Roy, brandit la menace Donald Trump pour défendre les relations entre parlements et les missions des députés à l’étranger.
Les nombreux déplacements des élus aux quatre coins du monde à grands frais font fréquemment les manchettes.
Même le déficit historique du Québec n’empêche pas les parlementaires de parcourir la planète dans le cadre de missions dont la facture frôle parfois les 100 000$ pour quelques jours.
Nathalie Roy a défendu mardi le bien-fondé des relations avec les autres parlements, surtout depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui «chamboule» la démocratie et menace les droits des femmes.
«On est tous conscients de ce qui se passe de l’autre côté de la frontière, a glissé la présidente de l’Assemblée nationale, durant l’étude annuelle des crédits de la Maison du peuple québécois. Le président américain bouleverse l’agenda de tous les parlements démocratiques sur la planète.»
Selon Nathalie Roy, les liens privilégiés entre les députés d’ici et d’ailleurs sont on ne peut plus importants dans le contexte actuel.
Elle défend bec et ongles les missions des élus à l’étranger, qui permettent d’être au fait de ce qui se fait dans d’autres coins du monde et de porter la voix du Québec auprès de politiciens d’autres juridictions.
«C’est dans des moments comme ça qu’on doit absolument se trouver des partenaires fiables, a-t-elle renchéri. On doit nous assurer de conserver des relations particulières avec nos collègues parlementaires, avec d’autres parlements, qui sont tous aussi surpris et bousculés par l’attitude du président Trump.»
Trump pas éternel
Les nombreuses relations bilatérales avec d’autres parlements américains sont aussi primordiales, estime la présidente.
«M. Trump ne sera pas éternel», a-t-elle plaidé, avant d’ajouter qu’il faut non seulement entretenir les liens avec les instances parlementaires des États-Unis, mais même les renforcer.
La députée libérale Filomena Rotiroti croit elle aussi que ces échanges doivent continuer. Elle a notamment défendu la charge de travail des élus qui sont envoyés en missions à l’étranger.
«On va là pour travailler. C’est beaucoup beaucoup de travail, les horaires sont très chargés», a-t-elle insisté.
La députée caquiste Geneviève Hébert a admis qu’elle ne connaissait pas du tout cet aspect de la fonction de parlementaire avant d’être élue.
Elle est maintenant convaincue que le travail réalisé par les députés dans le cadre des relations entre parlements mérite d’être plus connu de la population.
Notons que le Parti Québécois et Québec solidaire, qui réclamaient la divulgation des factures détaillées des missions interparlementaires à l’étranger, n’ont toutefois pas profité de l’examen des dépenses de l’Assemblée nationale, qui ne se tient qu’une fois l’an, pour talonner Nathalie Roy à ce sujet.
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