Vouvoiement à l’école: non, les profs et les élèves ne sont pas des égaux


Marie-Eve Doyon
On peut trouver bien des défauts à l’intention du ministre Drainville d’imposer le vouvoiement en classe, mais une chose est certaine, personne ne souffrira d’un peu plus de politesse dans les écoles.
Le pire argument entendu sur le sujet, c’est celui de certains professeurs qui trouvent que le tutoiement est mieux parce qu’en classe, tous sont égaux.
Non, un élève n’est pas l’égal de son prof!
Je ne sais pas de quelle réforme est issue l’idée qu’il faut donner l’impression aux élèves qu’ils sont les égaux des professeurs pour que la relation pédagogique fonctionne, mais c’est une idée ridicule.
Si les élèves étaient les égaux des professeurs, l’un n’évaluerait pas l’autre, l’un ne disciplinerait pas l’autre.
Quand j’entends un prof expliquer dans les médias que «toi, tu apprends de moi et moi j’apprends de toi», je désespère.
On peut bien trouver que les élèves du primaire sont des êtres humains charmants et qu’ils ont de belles histoires de vie, mais ils ne sont pas en classe pour faire la leçon à leurs professeurs.
Vouvoyer n’est pas une humiliation
Dans le domaine de la connaissance, il y a une hiérarchie entre les êtres.
Dans les entreprises, il y a une hiérarchie entre les êtres.
Entre les aînés et les plus jeunes, il y a une hiérarchie de sagesse qui impose le respect et celui-ci se traduit notamment par le vouvoiement.
Ce n’est ni un asservissement ni une humiliation.
Sur le plan de l’humanité, des droits et de la dignité, tous sont égaux. Mais ce n’est pas de cela qu’il est question.
On peut être égaux en droits sans être dans une relation d’égal à égal et plus tôt ce sera inculqué, mieux se portera notre société.
Quand les parents n’enseignent plus les bonnes manières, malheureusement l’école est forcée de recoller les pots cassés.