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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Vous nous sauvez»: une halte-garderie permet à des parents de continuer à étudier malgré la grève

Le service a été mis sur pied d’urgence grâce à la contribution de futurs enseignants eux-mêmes affectés par la grève

Annie Noël de Tilly (au centre), coordonnatrice générale du Comité de soutien aux parents étudiants de l'UQAM, en compagnie des étudiantes en enseignement Aurégan Damourette, Yamine Abid, Élyse Lacroix, Tatiana Nassif et Camille Dancause.
Annie Noël de Tilly (au centre), coordonnatrice générale du Comité de soutien aux parents étudiants de l'UQAM, en compagnie des étudiantes en enseignement Aurégan Damourette, Yamine Abid, Élyse Lacroix, Tatiana Nassif et Camille Dancause. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Dominique  Scali

Dominique Scali

2023-12-13T20:30:00Z
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Des parents étudiants seraient incapables d’assister à leurs cours ou de rédiger leur thèse si ce n’était d’une halte-garderie mise sur pied d’urgence à l’UQAM avec l’aide de futurs enseignants eux-mêmes affectés par la grève.

«Si on n’avait pas ce service d’urgence, on n’y arriverait pas», témoigne Max Boutin, père du petit Gabriel, 5 ans.  

Lui et sa conjointe sont tous deux en pleine rédaction de leur thèse de doctorat en étude et pratique des arts. Sans la halte-garderie de l’UQAM, il serait pas mal plus complexe pour eux d’avancer leur thèse tout en s’occupant de Gabriel, dont l’école est fermée en raison de la grève.  

Max Boutin, étudiant au doctorat, avec son fils Gabriel, 5 ans.
Max Boutin, étudiant au doctorat, avec son fils Gabriel, 5 ans. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

La halte-garderie de l’UQAM existait déjà avant la grève pour dépanner les parents étudiants, mais elle n’accueillait pas les enfants d’âge scolaire, sauf le soir et les fins de semaine.  

Avec le déclenchement de la grève générale illimitée de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), bon nombre de parents se retrouvent le bec à l’eau.  

C’est d’autant plus le cas pour les parents étudiants, dont la réalité ne cadre souvent pas avec la rigidité des remises de travaux, examens et autres exigences du monde scolaire, explique Annie Noël de Tilly, coordonnatrice générale du Comité de soutien aux parents étudiants de l’UQAM.  

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  • Écoutez l'entrevue avec Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) à l’émission de Benoit Dutrizac via QUB radio:

Gagnant-gagnant

En une semaine, le service a donc été élargi pour recevoir 24 enfants supplémentaires de 6 à 11 ans, de jour, pour un tarif de 14$.

Six étudiants au baccalauréat en enseignement viennent donc organiser des activités de bricolage, des sorties au parc ou au gymnase avec les jeunes.  

Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant qui permet à ces futurs enseignants de combler le vide laissé par la grève dans les écoles, qui a interrompu leur stage ou leur possibilité de faire de la suppléance. 

«Il y a des parents qui n’ont pas d’autre solution. Ils nous disent: je ne sais pas ce que j’aurais fait sans ça. J’aurais coulé des cours», rapporte Aurégan Damourette, étudiante en adaptation scolaire.  

C’est le cas d’Olena Hrygorieva et Roman Stolbukhov, arrivés d’Ukraine il y a environ 8 mois avec leur petit Nazar, 7 ans. Ils suivent des cours de francisation à l’UQAM, un programme qui tolère peu les absences.  

Roman Stolbukhov et Olena Hryhorieva avec leur petit Nazar, 7 ans.
Roman Stolbukhov et Olena Hryhorieva avec leur petit Nazar, 7 ans. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

«Très merci, merci»

Malgré sa maîtrise rudimentaire de la langue, Mme Hryhorieva parvient à communiquer sa reconnaissance envers la halte-garderie.  

«Pour nous, c’est wow! Très merci, merci», dit-elle en mimant le fait d’être parcourue de frissons. 

C’est aussi le cas de Sherley Clermont, une mère monoparentale qui étudie au baccalauréat en administration. «Financièrement, ça me coûte [de l’argent], mais au moins, j’ai l’esprit en paix.» 

«Les parents nous disent: oh my god, vous nous sauvez», résume Tatiana Nassif, étudiante en enseignement primaire et préscolaire. 

Votre témoignage m'intéresse

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