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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Vos cauchemars vous empêchent de dormir? Réécrivez la fin!

Recherche sur le stress post-traumatique

Karianne Dion poursuit des études de doctorat en psychologie à l'Université d'Ottawa. Elle présentait son projet de recherche sur les cauchemars des anciens combattants au congrès de l'Acfas de 2024.
Karianne Dion poursuit des études de doctorat en psychologie à l'Université d'Ottawa. Elle présentait son projet de recherche sur les cauchemars des anciens combattants au congrès de l'Acfas de 2024. Mathieu-Robert Sauvé
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2024-05-17T16:30:00Z
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Une nouvelle approche thérapeutique consistant à récrire le scénario des cauchemars guérirait les militaires et policiers aux prises avec le syndrome de stress post-traumatique.

«Nous avons des patients qui souffraient de cauchemars récurrents et d’insomnies depuis 10 et même 20 ans qui ont vu leur état s’améliorer après seulement 10 semaines», relate Karianne Dion, étudiante au doctorat en psychologie à l’Université d’Ottawa. Elle livrait ses résultats en primeur dans le cadre du congrès de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS) qui se tient dans la capitale fédérale cette semaine.

L’approche thérapeutique appliquée à 60 combattants et anciens combattants de l’armée canadienne et à des policiers consiste à transcrire sur papier ses pires cauchemars pour ensuite trouver un scénario qui finit bien. Le fait de relire régulièrement et de s’imaginer ce nouveau scénario, tout en suivant une thérapie reconnue pour lutter contre l’insomnie, a donné des résultats très convaincants.

Karianne Dion
Karianne Dion

La bombe ne saute pas

Les gens qui souffrent de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) font très souvent des cauchemars où ils revivent les scènes qui les ont plongés dans la détresse. La thérapie par répétition d’imagerie mentale (TRI) consiste à transcrire par écrit un scénario typique de ces mauvais rêves et d’en changer la fin pour éviter que le drame se produise. Le fait de relire ce scénario plusieurs fois permet à la personne de se débarrasser très souvent de ce cauchemar.

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«Les anciens militaires qui ont été témoins d’explosions sur le champ de bataille ont tendance à revoir sans cesse des scènes similaires, explique Mme Dion. Dans le nouveau scénario, la bombe n’explose pas ou est désamorcée à temps.»

La chercheuse, qui en est à sa quatrième année de formation, précise qu’elle n’est pas la première à appliquer la TRI en contexte de recherche, mais son protocole auprès d’anciens combattants, associé au fait que celle-ci s’ajoute à une autre approche reconnue pour lutter contre l’insomnie, la thérapie cognitivo-comportementale, serait une première mondiale.

Approche non pharmaceutique

La rétroaction des patients a été très émotive puisque certains d’entre eux avaient tout essayé pour se débarrasser d’images traumatisantes.

«L’intérêt de nos travaux est d’amener les personnes souffrant de SSPT à adopter des méthodes non pharmaceutiques pour vaincre leur détresse», conclut-elle.

Karianne Dion
Karianne Dion

Ce projet de recherche, réalisé en collaboration avec des chercheurs du Centre de santé mentale Royal et de la Clinique pour traumatismes de stress opérationnel du Centre de santé mentale Royal Ottawa, était sous la direction de Rébecca Robillard, professeure à l’Institut de recherche en santé mentale de l'Université d'Ottawa. Les résultats seront publiés dans une revue scientifique.

Infos pour le traitement des maladies liées au sommeil :

https://fr.researchsleep.ca/insomnia

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