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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Volte-face de la CAQ en éducation: «Ça montre une méconnaissance du réseau scolaire»

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Agence QMI

2025-07-17T15:44:14Z
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Les compressions budgétaires du gouvernement en éducation en juin suivies un mois plus tard par un réinvestissement dans les services aux élèves démontrent une «méconnaissance du réseau scolaire» du ministre Bernard Drainville, selon le psychologue Égide Royer.

Le gouvernement a annoncé mercredi une nouvelle enveloppe de 540 M$ en services aux élèves, un mois presque jour pour jour après avoir demandé aux centres de services scolaires de diminuer leurs dépenses de 510 M$.

Le ministre a indiqué que le dernier mois lui avait permis de «consulter les organismes scolaires et d’être à l’écoute sur le terrain» dans le but «d’agir pour les élèves».

En entrevue sur les ondes de LCN, jeudi, M. Royer, qui est également spécialiste de la réussite scolaire, dénonce cette stratégie.

«Toute personne qui connaît le réseau ne va jamais faire un demi-milliard de compressions budgétaires à la fin de l'année scolaire, dit-il. Ça sème le chaos, ça a un impact sur le moral, mais surtout, ça traduit une méconnaissance du réseau scolaire. Je n'en reviens pas encore du côté du ministère.»

«Quand vous balancez des coupes comme celle-là, [...] ce sont les élèves en difficulté au niveau des autres personnels qui travaillent avec ces jeunes-là qui écopent à tout coup, ajoute-t-il. Donc, c'était vraiment irresponsable d'y aller sur des coupes de cette envergure à la fin de l'année scolaire. Dire qu'on écoutait le réseau, c'est joli, mais c'est surtout qu'on ne connaissait pas le réseau au niveau du financement et de l'impact de ces coupes-là.»

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Le psychologue estime que M. Drainville pourrait en faire davantage pour les services aux élèves, notamment en s’assurant que l’argent investi par Québec soit utilisé efficacement.

«Si le ministre véritablement veut revoir un peu le financement, qu’il s'intéresse donc aux 3,7 milliards qu'on dépense chaque année pour les élèves en difficulté, pour lesquels en termes d'impact, on peut se poser des questions, mais surtout qui relève d'une politique qui date de 1999», avance-t-il.

«On n'a pas encore changé de siècle, continue-t-il. Ça, ça ne coûterait rien de revoir comment on peut être plus efficace avec ces argents-là.»

M. Royer peine à expliquer pourquoi le gouvernement a procédé ainsi.

«D'annoncer des coupes de cette nature-là en fin juin et ne pas comprendre que c'était essentiellement les élèves en difficulté [qui allaient écoper], j'ai un doute même sur la compétence des gens qui conseillent des ministres sur ces questions», s’exclame-t-il.

«C'est une évidence, renchérit-il. Regardez le nombre de personnes qui ont été mises à pied en juin, le nombre de parents qui ont communiqué avec moi en disant "mon enfant avait besoin d'orthopédagogie, il y a des problèmes de lecture, ils ont supprimé le poste d'orthopédagogue".»

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus

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