Vols de voitures «rapides et efficaces»: un Montréalais coupable de vente de passe-partout
Steve Degarie s’est fait prendre par un agent d’infiltration en plein pendant la crise des vols d’autos qui a frappé la métropole


Michael Nguyen
Un serrurier qui a vendu un passe-partout à un agent double pour «gagner du temps» lors de vols d’autos ne s'en tirera finalement pas.
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«L’accusé a fait une démonstration à l’agent d’infiltration sur la façon d’utiliser [l’outil] en affirmant que ça lui permettra de forcer des voitures rapidement et efficacement», a expliqué la juge Guylaine Rivest dans les derniers jours au palais de justice de Montréal.
Juste après, elle condamnait Steve Degarie pour son crime commis à l’été 2022, en pleine crise des vols de voiture qui a frappé la métropole.
À l’époque, les policiers ont obtenu des informations voulant qu’un commerce vendait des machines pour programmer des clés d’automobiles et des outils pour forcer des serrures de véhicule.

Plus rentable
Un agent d’infiltration s’est rendu sur place, où il a rencontré l’accusé de 38 ans. Peu après, il obtenait des informations sur la façon de déverrouiller des voitures, avec en prime une démonstration des outils à utiliser.
Pour étayer la preuve, l’agent double est retourné sur place quelques jours plus tard et a tenu une autre discussion sur le sujet.
«L’accusé confirme que l’outil [...] est performant, qu’il permet de gagner du temps et réduit les risques d’endommager les pièces de la serrure, ce qui augmente leurs profits», a noté la juge.

L’agent d’infiltration a ensuite feint utiliser une autre méthode de vol de voitures, mais a soutenu qu’elle n’était pas rentable.
«L’accusé acquiesce», est-il expliqué dans le jugement.
Peu après, Degarie est accusé d’avoir illégalement vendu un passe-partout, sans détenir de licence le lui permettant.
Jouer sur les mots
Lors du procès, l’accusé a toutefois tenté d’être acquitté sur une formalité. C’est que, selon lui, un passe-partout sert à faire fonctionner une serrure. Or, l’utilisation des outils qu’il vendait pouvait créer des dommages, si bien qu’il constituait un outil de cambriolage.

Comme il s’agit d’un crime complètement différent, il devrait donc être acquitté de l’infraction qui lui est reprochée, a-t-il plaidé à la cour.
Sa défense de jouer sur les mots n’a pas fonctionné, la juge le prenant au pied de la lettre en se basant entre autres sur une définition du Grand dictionnaire terminologique.
Degarie reviendra à la cour à la fin du mois pour les plaidoiries sur la peine à lui imposer.
Il lui reste trois semaines pour porter sa cause en appel s'il le désire.
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