Vol de la statue de Gilles Villeneuve: le musée perd espoir et envisage un remplacement
Concevoir une nouvelle oeuvre coûterait 100 000$


Olivier Faucher
Le patron du musée où a été dérobée la statue de Gilles Villeneuve il y a une dizaine de jours à Berthierville perd de plus en plus espoir de la retrouver intacte et souhaite être en mesure d’amasser la somme colossale nécessaire pour la remplacer.
«Ça fait 10 jours et rien n’a rebondi. Rendu là, je crois que c’est plus d’arrêter les malfaiteurs que de récupérer la statue», se décourage Alain Bellehumeur, directeur général du musée Gilles-Villeneuve.
Après 11 jours sans avoir retrouvé la statue de bronze du célèbre pilote automobile québécois dérobée dans la nuit du 30 au 31 octobre dernier, M. Bellehumeur croit que les malfaiteurs l’ont probablement déjà fait fondre pour vendre le métal.

«On n’a pas eu de retour des policiers», a-t-il indiqué.
La Sûreté du Québec, qui mène l’enquête pour élucider ce vol, n’avait pas de nouveaux développements à communiquer dimanche sur ce larcin sordide.
Un remplacement à 100 000$
Réalisée en 1984, l’œuvre avait coûté «entre 20 000$ et 25 000$», explique M. Bellehumeur.
Or, pour la refaire aujourd’hui, il faudrait débourser pas moins de 100 000$, selon des estimations que le musée a effectuées au cours des derniers jours.
«Il faudrait refaire le socle, on rajouterait de la sécurité, dont des caméras extérieures», ce qui ferait grimper la facture, poursuit le directeur général.
Cela représente une somme colossale pour un petit musée qui fonctionne notamment grâce à des bénévoles et dont le budget annuel s’élève à seulement 250 000$.

Ainsi, M. Bellehumeur doute d’être en mesure de trouver les fonds nécessaires à un éventuel remplacement.
«On a un musée à faire vivre. On ne peut pas consacrer la majorité de notre temps à ramasser de l’argent alors que ça en prend pour faire rouler le musée. S’il y a un généreux donateur, ça devient facile. Mais s’il faut trouver 1000 donateurs, c’est une autre affaire.»
S’il décide de lancer une telle campagne, le musée attendra probablement à l’année prochaine, car la période des Fêtes qui approche n’est pas la plus propice à la récolte de fonds, ajoute M. Bellehumeur.
Prêts à aider
Des entrepreneurs, qui ont offert une récompense de 12 000$ à quiconque retournerait la statue, se sont aussi dits prêts à aider et à injecter cette même somme dans le projet.
«C’est sûr qu’on va participer au financement [d’une éventuelle] nouvelle statue», fait savoir Frédéric Gamache, d’Azimut POS, qui s’est allié avec le distributeur d’essence B&G Race Fuels Canada et le concessionnaire automobile GM Paillé.
M. Gamache croit que «ce ne sera pas un problème» de récolter les fonds nécessaires, puisqu’il dit notamment avoir été contacté par plusieurs entrepreneurs qui seraient aussi prêts à participer.
«Si on ne la trouve pas, c’est sûr qu’il y aura une statue de remplacement. C’est Gilles Villeneuve. C’est un symbole et un héros du Québec.»