Vol à l’étalage en hausse pendant le temps des Fêtes: «On a besoin d’un système judiciaire plus sévère et on commence à l’avoir»
Agence QMI
Pour les commerçants, le temps des Fêtes rime souvent avec vols à l’étalage. Le Conseil canadien du commerce de détail s’associe pour une seconde année aux corps policiers de plusieurs villes du Québec pour faire des opérations de surveillance dans les centres commerciaux afin d’interpeller les récidivistes et le crime organisé.
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Selon un rapport de 2025, les pertes économiques liées au crime dans l’industrie du détail atteignent près de 9,2 milliards de dollars par année au Canada.
Par ailleurs, 95 % des détaillants citent le crime organisé comme la plus grande menace à leur activité et 76 % d'entre eux ont dit observer une hausse des actes de violence liés au vol.
«Plus les groupes sont organisés, structurés, plus ils sont violents. Ce n’est pas compliqué. Alors là, il y a du vol maintenant, il y a davantage de violence», a affirmé Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail au Québec.
«La croissance est immense, donc on a besoin d’un système [judiciaire] plus sévère et on commence à l’avoir», a-t-il déclaré au micro de Benoit Dutrizac sur les ondes de QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal, mardi.
Dans les prochaines semaines, jusqu’à Noël, des policiers de quelques municipalités dont Montréal, Laval, Terrebonne, Mascouche et bientôt Québec seront mobilisés dans des secteurs d’affaires ou des centres commerciaux pour des opérations de patrouille et de surveillance.
«Pendant 2 ou 3 jours, dans un secteur donné, il y a 5, 6 ou 7 policiers qui attendent littéralement à l’intérieur du centre commercial sans que ça paraisse puis, dès qu’ils reçoivent un appel, ils peuvent tout de suite interagir», a expliqué le président.
«Ils viennent interpeller des individus qui se sont fait coincer à voler, et là on est capables d’agir auprès de groupes organisés et de récidivistes», a-t-il ajouté.

C’est la deuxième année que l’opération en collaboration avec les corps de police sera initiée, alors qu’ils manquent habituellement d’effectifs et de mots d’ordre pour venir en aide.
«On retrouve des récidivistes et on envoie un signal aux groupes criminalisés», a-t-il précisé. Ils pourront ainsi «cibler des gens puis détruire des modus operandi».
Michel Rochette ajoute que «face au crime organisé, il faut être organisé»: voilà l’objectif de mettre en relation les magasins et les corps de police pendant le temps des Fêtes.
Le système de justice serait également trop «laxiste», selon lui, contribuant à la prolifération du vol à l’étalage. Heureusement, le gouvernement fédéral a déposé un projet de loi qui reconnaît le crime au détail pour permettre à la GRC d’agir et de rappeler les criminels.
«Il y a une capacité nouvelle pour le système de justice de lever un drapeau», a-t-il énoncé.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.