Voile islamique: Bernard Drainville a raison


Joseph Facal
Le ministre de l’Éducation veut étendre l’interdiction des signes religieux à tout le personnel scolaire.
C’est évidemment le hijab, seul signe en croissance rapide, qui est au centre du débat.
Forcément, il y a des objections. Que valent-elles?
Apartheid
Premièrement, on objecte que les femmes peuvent porter le voile pour des tas de raisons autres que la religion.
On le savait, mais merci quand même pour la porte ouverte enfoncée.
Cette objection contient deux problèmes.
Le premier, c’est de ne pas voir qu’une personne peut innocemment faire le jeu d’un mouvement pas du tout innocent.
«Toutes les femmes qui portent le voile ne sont pas des islamistes, mais vous ne trouverez pas un seul islamiste qui ne souhaite pas que les femmes portent le voile.»
C’est le ministre de l’Intérieur de la France, Bruno Retailleau, chargé de la sécurité du territoire, qui s’exprime.
Contrairement aux universitaires et aux journalistes, il n’a pas le luxe de l’angélisme.
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Autrement dit, une jeune femme peut certes se voiler pour emmerder ses parents ou imiter ses copines, mais elle fait involontairement le jeu des islamistes qui veulent banaliser progressivement un apartheid vestimentaire.
Le second problème, c’est qu’il est trop court de dire que chaque femme donne au voile la signification qu’elle veut.
Si des jeunes se mettaient à faire le salut hitlérien, dirait-on qu’ils ont le droit d’être les seuls à décider de son sens?
Deuxièmement, on objecte que le prosélytisme religieux dans les écoles de Montréal ayant fait l’objet d’enquêtes était effectué par des hommes et ne portait pas sur le voile.
On se pince devant un tel degré de naïveté.
Par définition, ce sont toujours les hommes qui mènent la charge, puisqu’ils se croient supérieurs et, comme ceux-là œuvraient en milieu scolaire, ils avaient l’intelligence de comprendre que c’était le programme scolaire qu’il fallait détourner.
Je parie ce que vous voulez que ces hommes approuvent et défendent vigoureusement le voile.
Troisièmement, on objecte que nous ne sommes pas en Iran, mais au Québec.
L’islamiste ne raisonne pas ainsi.
Sa logique est expansionniste. Il veut uniformiser tous les contextes en important ici les pratiques d’ailleurs.
Le voile, qui n’est d’ailleurs pas une obligation coranique, est souvent le premier jalon de l’entrisme islamiste.
La stratégie comporte quatre étapes bien documentées: évacuer la signification du voile, nier sa violence symbolique, se victimiser en plaidant l’acharnement, forger progressivement une ségrégation.
Des tas de femmes qui l’ont vécu nous avertissent sur tous les tons.
Intolérance
Quatrièmement, on objecte que notre société a fait le choix de la liberté religieuse.
Oui, mais celle-ci n’est jamais illimitée. C’est tout le dilemme des sociétés libérales: jusqu’où tolérer les intolérants?
Dans la dynamique de l’accommodement raisonnable, c’est toujours l’accommodant qui cède du terrain et l’accommodé qui en gagne.
Cette dynamique n’est plus opérante quand l’accommodé ne se contente pas de son dernier gain.
Au Québec, nous avons déjà suffisamment de bêtise drapée dans les bons sentiments.