Voie maritime : À «1000 milles nautiques» d’une entente pour éviter la fermeture

Agence QMI
La Corporation de la Voie maritime du Saint-Laurent et le syndicat Unifor ont tous deux assuré, vendredi, qu’ils font tout pour éviter une grève qui paralyserait le trafic commercial des Grands Lacs jusqu’à l’Atlantique dès dimanche.
Les deux camps ont soutenu qu’ils continuent leurs pourparlers, mais ont reconnu que l’espoir d’arriver à une entente acceptable pour les quelque 360 employés syndiqués est mince.
«[Nous sommes] à 1000 milles nautiques l’un de l’autre en ce qui concerne les salaires», a imagé le syndicat Unifor qui réclame d’importantes hausses de salaire pour ses membres.
«Ce sont des emplois qui exigent une formation intensive, un niveau élevé de compréhension des risques pour la santé et la sécurité, et qui comportent d’énormes responsabilités pour le bien-être des marins et de leur cargaison. Ils sont irremplaçables», a exposé le directeur québécois d’Unifor, Daniel Cloutier, pour justifier les demandes syndicales.
La Corporation, pour sa part, a expliqué ne pas être en mesure de donner à ses travailleurs ce qu’ils réclament.
«Les progrès à la table des négociations continuent d'être lents, car les revendications salariales élevées des syndicats pourraient potentiellement conduire à une augmentation des péages à un niveau qui rendrait la voie navigable moins compétitive et, conséquemment, augmenterait le prix des marchandises qui y transitent», a expliqué l’organisation
- Écoutez l'entrevue avec Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor à l’émission d’Alexandre Dubé via QUB radio :
Préparatifs de fermeture, plus de 80 navires en transit
Signe de l’écart entre les positions des deux camps, la Corporation a entamé les préparatifs pour fermer la Voie maritime à la navigation.
Des heures butoirs ont été communiquées aux navires et entreprises pour qu’ils dégagent la Voie maritime. En ce moment, «plus de 80 navires, dont 40 navires sous pavillon international», naviguent toujours sur le lien fluvial.
Exception pour les céréales
La grève qui doit s’amorcer dimanche à 00h01 arrive en pleine période d’achalandage sur le fleuve en raison de la saison des récoltes céréalières.
D’ailleurs, la Corporation a signifié qu’elle compte déposer une demande au Conseil canadien des relations industrielles pour obliger ses travailleurs à poursuivre le travail lié aux navires transportant des céréales.
En 2022, un peu plus de 4000 cargos ont emprunté la Voie maritime, transportant plus de 36 millions de tonnes de marchandises, dont 10 millions de tonnes de céréales en tout genre et 15,6 millions de tonnes de produits miniers.