Voici tout ce qu’il faut savoir sur les accusations contre Sean «Diddy» Combs

Laurence Morin
Le rappeur et producteur américain de hip-hop Sean «Diddy» Combs, accusé d’avoir dirigé pendant des années un système de trafic sexuel et d’extorsion, devrait subir un procès pénal au printemps 2025. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les accusations au criminel et au civil auxquelles il fait face.
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Le procès pénal du rappeur américain devant un juge du tribunal fédéral de Manhattan a été fixé au 5 mai 2025.
S’il se tient comme prévu, Sean «Diddy» Combs devra répondre à la fois aux plaintes pénales d’agressions sexuelles et à celles au civil pour des demandes de réparation financière aux victimes.
M. Combs a été accusé d’agression sexuelle remontant à 1991 par près de 120 victimes, dont 25 mineurs, et au moins 20 plaintes au civil ont été déposées.
«On est dans une affaire scabreuse avec énormément de ramifications», a noté Me Olivier Piton, avocat en droit civil aux États-Unis, en entrevue au Québec Matin, mercredi.
Les victimes qui témoigneront au procès pourraient demander une réparation financière pénalement pour les agressions sexuelles présumées qu’elles déclarent avoir subies pour ensuite réclamer une réparation financière à l’accusé.
«Affaire scabreuse»
«Sean Combs sera obligé à la fois de répondre sur les faits de l’agression [qu’à la plainte au civil], dont il y a encore eu trois hommes ces derniers jours, qui l’ont accusé de les avoir drogués et violés. On augmente le nombre de victimes potentielles qui, d’un point de vue strictement civil, demanderont probablement des réparations financières», a expliqué Me Olivier Piton.
La plainte au civil tentera d’évaluer financièrement les dommages subis par les victimes, si elles sont déclarées victimes et si Sean «Diddy» Combs et déclaré coupable.
Si le producteur américain est déclaré coupable, les victimes auront droit aux réparations financières, qui sont un moyen de «réparer les préjudices qui ont été subis», a précisé Me Pilon.
En plus des accusations d’agression sexuelle et de viol, la plainte au criminel pour trafic sexuel supposé dont le présumé innocent Sean «Diddy» Combs est accusé est «très rare», selon Me Pilon.
Selon les plaintes déposées par les victimes, un trafic sexuel aurait été organisé dans les «fameuses soirées blanches de Sean «Diddy» Combs» où il invitait plusieurs célébrités.
«Si effectivement, il y avait en plus une accusation de trafic, ça veut dire qu’il aurait organisé une véritable mafia de crimes sexuels, en particulier vis-à-vis des mineurs, et là, ce serait nettement plus grave encore», a souligné l’avocat en droit civil aux États-Unis.
Semblable à l’affaire Epstein?
Selon les accusations, d’autres célébrités seraient possiblement impliquées dans cette affaire, dont Jay-Z.
«On y retrouve dans la même mécanique que pour l’affaire Jeffrey Epstein, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup de fantasmes autour de cette affaire, a indiqué Me Pilon. En l’occurrence, il y a des faits extrêmement graves et extrêmement prouvés qui démontrent à tout le moins que Sean Combs avait mis en place une sorte de système qui lui permettait de profiter [...] d’une sorte de vivier sexuel à sa disposition et celle de ses invités.»
«On est dans une situation absolument lunaire et incroyable qui est effectivement de l’ordre de l’affaire Epstein, en tout cas dans les fantasmes que cela crée dans la population américaine», a-t-il poursuivi.
Sean «Diddy» Combs a nié toutes les allégations auxquelles il fait face. Il demeure détenu, malgré ses multiples demandes pour être libéré.
Voyez l'entrevue complète avec Me Pilon, ci-dessus.