Voici tout ce que vous devez savoir de la saga MedEspoir, qui concerne des influenceuses

Andrea Lubeck
L’agence de tourisme médical MedEspoir poursuit en justice quatre influenceuses qu’elle avait engagées et qu’elle accuse d’avoir tenu des propos diffamatoires à l’égard de l’entreprise et volé de l’argent de commissions. On vous résume la controverse.
@exposedramas2.0 Vous en pensez quoi dites-moi le en commentaire. Bonne, écoute, partie 1/2 @Marie Maxime 💜 @🤍 𝗞𝗥𝗬𝗘 🤍 #fyp #viral #pourtoii #medespoir #tunisie ♬ son original - actualité Tik Tok (drama) 🤣🍿
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Retour sur la controverse
En juin dernier, MedEspoir suscitait déjà la grogne pour avoir engagé des influenceuses pour faire la promotion de ses services en échange de chirurgies esthétiques gratuites en Tunisie.
Ces créatrices de contenu ont aussi été embauchées comme représentantes, un rôle qui consiste essentiellement à recruter et à accompagner des clients en échange d’une commission de 10%.
Mais quelques semaines après être revenues au Québec, certaines des créatrices de contenu engagées par MedEspoir ont fait volteface et ont décidé de dénoncer l’entreprise.
Dans les nombreuses vidéos qu’elles ont publiées sur les réseaux sociaux, elles affirment notamment que certaines chirurgies ont été ratées.
Au même moment, un groupe Facebook administré par les influenceuses qui servait d’abord à faire la promotion de MedEspoir a été renommé «Chirurgies ratées à l’étranger – Photos et témoignages». Des centaines de personnes qui disent avoir été clientes de MedEspoir ou avoir subi des chirurgies esthétiques y ont publié des histoires d’horreur. Le groupe compte aujourd’hui plus de 15 000 membres.
Face à la situation, MedEspoir a saisi la Cour supérieure et a obtenu une injonction pour forcer les influenceuses Marie-Pier Miron (mieux connue sous le nom de Marie Maxime), Krystle Émond-Maltais, Valérie Secchi et Natasha Kim Desjardins à retirer leurs publications et à cesser de parler publiquement de l’entreprise, peut-on lire dans le jugement dont 24 heuresa obtenu copie.
La juge oblige aussi les influenceuses à céder le contrôle du groupe Facebook au gérant de MedEspoir, Aymen Boujbel, parce qu’il est de la propriété de l’agence. Au moment d’écrire ces lignes, le groupe était toujours administré par les créatrices de contenu.
Des sommes volées
Interpellé par 24 heures, le gérant de Groupe MedEspoir, Aymen Boujbel, rejette les accusations qui ont été formulées à l’endroit de la clinique, tant de la part des créatrices de contenu que des personnes qui se présentent comme clientes de l’entreprise.
M. Boujbel affirme que MedEspoir a réalisé des interventions chirurgicales chez plus de 150 patients canadiens et n’avoir reçu «aucune plainte».
Dans une poursuite déposée vendredi contre les influenceuses en question et dont 24 heures a obtenu copie, MedEspoir allègue qu’elles n’ont pas respecté leur contrat.
Selon le document judiciaire, «dès le début de l’entente, les représentantes n’ont pas versé le 5% dû à [Chantal] Denis (représentante de l’agence, NDLR), tel que prescrit par le contrat de partenariat».
MedEspoir affirme également qu’après avoir démissionné le 11 août dernier, certaines des influenceuses ont fait pression sur leurs clients pour annuler les interventions qui devaient être réalisées et les faire avec un concurrent.
«Suite à la diffusion de la vidéo TikTok de Krye EM (Krystle Emond-Maltais, NDLR) le 3 septembre 2025, environ 55 clients de l’agence ont annulé leurs interventions, ce qui représente environ 825 000$», écrit MedEspoir dans le document de poursuite.
Exercice illégal?
De leur côté, les influenceuses ont déposé une demande reconventionnelle, que 24 heures a pu consulter, dans laquelle elles affirment que MedEspoir «exploite le marché québécois en toute illégalité depuis plusieurs années».
MedEspoir ne figurerait ni au Registre des entreprises du Québec, ne détiendrait pas de permis d’agence de voyages et ne serait pas inscrite aux fichiers de la TPS et de la TVQ, selon les demanderesses reconventionnelles.
Elles estiment également que l’injonction et la poursuite de MedEspoir contre elles constituent une «stratégie judiciaire malicieuse» et «abusive» visant à les «intimider» plutôt qu’à répondre aux «critiques légitimes quant à ses activités».