Voici quoi surveiller pendant la première rencontre entre Donald Trump et Mark Carney
Cette journée se veut historique pour l’avenir du Canada

Raphaël Pirro
Cinq mois après l’annonce de la démission de Justin Trudeau, le président américain accueillera à la Maison-Blanche son successeur, l’ancien banquier Mark Carney, fraîchement élu après avoir fait campagne sur la défense des intérêts canadiens contre les États-Unis de Donald Trump. Voici les choses à surveiller en cette journée qui se veut historique pour l’avenir du Canada comme pour la carrière politique de M. Carney.
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La poignée de main
Les poignées de mains vigoureuses de Donald Trump avec les autres leaders mondiaux font partie de sa marque de commerce.
Elles sont scrutées, décortiquées et jouées en boucle sur les réseaux d’information.
Beaucoup d’encre avait coulé lorsque Justin Trudeau avait «résisté» à la poigne agressive du président Trump en 2017 lors d’une visite à Washington.
M. Trudeau s’était même exercé en secret pour éviter de tomber dans le piège de son homologue et de devenir viral pour les mauvaises raisons.
Il n’y a aucun doute que Mark Carney comprend la charge symbolique du moment et cherchera à incarner la fermeté au moment de serrer la pince de ce président hostile au Canada.
Le respect
Pour paraphraser la mythique chanteuse Aretha Franklin, Mark Carney a pour mission d’aller soutirer à la Maison-Blanche «un peu de respect» pour le Canada.
C’était d’ailleurs l’un des mots d’ordre du premier ministre pendant les élections fédérales.
«Nous méritons le respect, nous nous attendons à du respect, et je m’attends à ce qu’on l’obtienne en temps voulu», répétait-il en entrevue à la BBC, après sa victoire aux élections.
S’il a ménagé ses menaces dans les derniers mois, Donald Trump a mis la table à la rencontre d’une drôle de manière: en entrevue à NBC, dimanche, il a réitéré son souhait de faire du Canada le 51e État... sans prendre les armes.
Les bons mots pour une nouvelle relation
Mark Carney a prévenu vendredi que les négociations avec les États-Unis seraient «complexes» et qu’elles pourraient s’étendre sur des mois, voire plus d’un an.
Il ne faut pas s’attendre à la conclusion d’une grande entente dans ce contexte.
Le nouveau premier ministre espère surtout que son arrivée à la tête du Canada permettra de faire oublier Justin Trudeau, pour qui Donald Trump avait très peu d’estime.
Après avoir parlé de la «trahison» des Américains pendant les élections, quels mots utilisera M. Carney pour décrire la forme que prendra la nouvelle relation canado-américaine?
Les États-Unis seront-ils encore des alliés? Des amis? Des partenaires d’affaires?
L’avenir des tarifs
Même sans accord signé mardi, Mark Carney et sa délégation essaieront de convaincre M. Trump de mettre ses tarifs sur pause, le temps d’en arriver à une nouvelle entente globale à long terme entre le Canada et les États-Unis.
Cela risque peu d’arriver dès mardi, car une pause immédiate des tarifs serait perçue comme une défaite pour le président républicain.
Il est toutefois permis d’y croire à court ou à moyen terme: avec la chute des bourses et les craintes d’une récession, le président américain est en difficulté dans les sondages et son aura a pâli depuis son retour à Washington, fin janvier.
Les tarifs imposés par Washington incluent 25% sur l’acier et l’aluminium.
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