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L'article provient de Le Journal de Montréal

Préparez-vous à payer plus cher pour votre café: «C’est rendu un produit de luxe»

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Photo portrait de Axel  Tardieu

Axel Tardieu

2024-12-02T19:49:37Z
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Le prix du café est à son plus haut en près de 50 ans sur les marchés boursiers. Préparez-vous donc à payer plus cher, surtout à l’épicerie.

«On l’a vu venir et on est en plein dans le problème. Nos prix devraient augmenter de 5% dans la prochaine année», affirme Jérôme Grenier-Desbiens, propriétaire de Structure Torréfacteurs à Montréal.

Son entreprise va vendre son sac de 300 grammes de café 21$ au lieu de 20$. Les lattes coûteront 25 sous de plus.

À cause de la hausse des prix, Jérôme Grenier-Desbiens s’attend à vendre moins de cafés préparés et plus de sacs de grains. 

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Les prix flambent

Les cours des grains d’arabica et de robusta ont presque doublé en un an, atteignant un niveau jamais vu sur les marchés boursiers depuis avril 1977.

Cette hausse a un impact sur les petits cafés indépendants qui achètent une partie de leurs grains directement auprès des producteurs – et qui payent déjà un fort prix – et une autre partie au prix de la bourse. 

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L’impact est toutefois encore plus important pour les grandes entreprises, comme Lavazza Maxwell, Van Houtte ou McDonald’s, qui sont entièrement dépendantes des marchés boursiers.

«Les torréfacteurs commerciaux et les grandes chaînes comme Tim Hortons, qui font de la plus basse qualité, sont directement liés à ces prix en hausse et vont le ressentir comme un gros choc», explique Jérôme Grenier-Desbiens.

Dans le café Dreamy, à Montréal, le 29 novembre.
Dans le café Dreamy, à Montréal, le 29 novembre. Photo Axel Tardieu

Les raisons de la hausse

Si les prix augmentent, c’est en raison du réchauffement climatique, qui affecte la qualité des récoltes dans des pays producteurs comme le Vietnam et la Colombie.

Le Brésil, premier producteur mondial, est pour sa part touché par une sécheresse historique et des semaines d’incendies.

Alexandre Séguin, co-propriétaire des Cafés Pista, est en train de torréfier des grains de café, le 29 novembre.
Alexandre Séguin, co-propriétaire des Cafés Pista, est en train de torréfier des grains de café, le 29 novembre. Photo Axel Tardieu

Alexandre Séguin, co-propriétaire des Cafés Pista, s’est justement rendu en septembre dans l’Espírito Santo, un État du sud-est du Brésil.

«Ça faisait plus de six mois qu’il n’avait pas plu. Tous les producteurs me disaient que le changement climatique était un gros enjeu, car leurs productions diminuent et la qualité est moins bonne», explique-t-il.

Dans ses trois cafés à Montréal, les prix ont augmenté de 5% en novembre alors qu’ils avaient déjà été relevés en janvier 2023.

«Il faut se le dire, c’est rendu [le café] un produit de luxe», résume Alexandre Séguin. 

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