Voici pourquoi vos enfants devraient nager sans lunettes

Samuel Roberge
La noyade reste la première cause de mortalité chez les enfants âgés de 1 à 4 ans, selon les données du ministère du gouvernement du Québec. Pourtant, un geste aussi simple que retirer les lunettes de natation à l'entraînement pourrait contribuer à réduire ces drames, informe la fondatrice de l’organisme Eau Wow Natation.
«Ça a suscité des débats», reconnaît d’emblée Maeva Miljours en entrevue au micro d’Isabelle Perron, à QUB, diffusée au 99,5 FM Montréal, mercredi.
La représentante de l’organisme qui partage des vidéos éducatives sur la natation sur les réseaux sociaux explique que pour que notre enfant développe les bons réflexes en cas de chute à l’eau, il faut l’entraîner dans des conditions qui vont reproduire la réalité.
«On veut vraiment mettre toutes les chances de notre côté», indique Mme Miljours.
Cette dernière affirme d’ailleurs avoir observé lors des cours de natation que plusieurs enfants ont de la difficulté à trouver leurs repères ou à suivre les protocoles lorsqu’ils sont dans une situation stressante, comme lorsqu’ils se retrouvent accidentellement à l’eau.
«Je me demande sincèrement s'ils tombent dans l'eau sans avertissement, avec le chandail et sans les lunettes, en fait, est-ce qu'ils vont se rendre au bord? C'est une grande question, poursuit-elle. Ça fait qu'on enlève le plus d'éléments possible qui sont différents d'une chute à l'eau en cours de natation.»
Et parmi ces éléments, elle recommande même de faire nager son enfant sans les flotteurs.
«Je pense que lorsqu’on fait de la baignade de plaisance et que les parents sont un petit peu déconcentrés, on recommande des flotteurs pour la sécurité, évidemment. Mais s'il y a des moments où votre enfant est à la maison et que vous êtes 100 % avec lui, peut-être qu'on peut essayer de les enlever ou d'acheter une ceinture hippopotame», indique-t-elle.
Contrairement à d’autres modèles, cette «ceinture hippopotame» est composée de cinq flotteurs de sécurité qui font le tour du corps de l’enfant.
«C'est mon outil préféré à conseiller aux enfants parce que l'enfant peut facilement se retourner sur le ventre et sur le dos et à une position horizontale, ce qui permet d'apprendre à nager parce que les flotteurs qui vont tenir à la verticale, on ne peut pas apprendre à nager avec ça», explique Mme Miljours.
Bien qu’en moyenne seulement 14 % des noyades au Québec surviennent dans une piscine, ce sont le plus souvent des enfants qui s’y noient, après être tombés accidentellement dans l’eau sans qu’aucun adulte ne les surveille, d’après les informations du gouvernement du Québec.
Voyez le segment intégral dans la vidéo ci-haut.