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L'article provient de TVA Sports
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Voici pourquoi le Canadien veut (et doit) échanger Carey Price

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Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2025-09-02T16:00:00Z
2025-09-02T16:12:21Z
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C’est le sujet de l’heure chez les Canadiens: le contrat de Carey Price sera-t-il échangé ou pas dans les prochains jours? Mais pourquoi le CH veut-il soudainement se départir de ce contrat, alors qu’il l’a placé sur la liste des blessés à long terme lors des trois dernières années? On a tenté de vous résumer cela le plus simplement possible.

Pourquoi maintenant?

Martin Chevalier / JdeM
Martin Chevalier / JdeM

L’une des principales raisons, c’est que le dernier boni de signature rattaché au contrat de Price, soit un montant de 5,5 M$, lui a été versé le 1er septembre.

Ce faisant, il ne reste que 2 M$ en salaire à payer à Price cette saison.

Techniquement, son salaire compte pour 10,5 M$ sur la masse salariale, puisque l’impact est calculé à l’aide d’une moyenne annuelle, mais l’équipe qui ferait l’acquisition du salaire de Price n’aurait donc pas une énorme somme à débourser pour un joueur qui ne jouera aucun match avec l’équipe. Un argument de taille pour n’importe quel propriétaire!

Pourquoi le CH veut s’en débarrasser?

Capture d'écran TVA Sports
Capture d'écran TVA Sports

C’est là que ça devient plus complexe, mais tentons de faire ça simplement.

En plaçant un joueur sur la liste des blessés à long terme, la fameuse LTIR (ou LBLT, en français), une équipe peut obtenir un allègement sur la masse salariale, à hauteur du salaire total du joueur. Donc, dans le cas de Price, en le plaçant sur la LBLT, le CH peut profiter d’un allègement de 10,5 M$.

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Génial, dites-vous? Pas si vite!

Pour profiter de cet allègement, l’équipe doit avoir atteint le plafond salarial de 95,5 M$.

Présentement, selon le site PuckPedia, la masse salariale totale du CH en excluant le salaire de Price est de 90,9 M$. S’il voulait profiter de l’allègement de 10,5 M$ sur la masse, Kent Hughes devrait donc aller chercher 4,6 M$ en salaire pour atteindre le plafond.

Sinon, les 4,6 premiers millions du salaire de Price seraient comptabilisés sur la masse de l’équipe, qui bénéficierait du reste (10,5 – 4,6 = 5,9) en allègement.

Alors, pourquoi ne pas juste profiter de 5,9 M$ d’allègement?

Capture d'écran TVA Sports
Capture d'écran TVA Sports

Bonne question! Le problème avec une équipe qui profite de l’allègement de la liste des blessés à long terme, c’est qu’elle n’accumule pas d’espace sous le plafond en cours de saison.

De plus, l’équipe compte sur plusieurs jeunes joueurs de talent, dont Lane Hutson et Ivan Demidov, dont les contrats d’entrée sont assujettis à de nombreux bonis de performance, qui peuvent faire passer leur salaire d’environ 950 000$ à près de 3 M$.

Cette somme doit faire partie du budget d’une équipe, puisqu’elle sera comptabilisée sur la masse salariale à la fin de la saison.

Donc, si l’équipe se retrouve au maximum de son plafond salarial, il n’aura pas de place pour absorber ces bonis.

La convention prévoit qu’une équipe qui est incapable de le faire se voit pénaliser à la hauteur du boni en question sur la masse de la saison suivante.

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Par exemple, si Ivan Demidov devait empocher 2 M$ en bonis cette saison, mais que le CH est incapable de les absorber sur sa masse salariale, il se verrait pénalisé de 2 M$ sur sa masse de 2026-2027.

C’est donc dire qu’avec le contrat de Price, présentement, le CH aurait un allègement de 5,9 M$ qui ne lui permettrait toutefois pas d’absorber les bonis de signature. En échangeant son contrat, il se retrouverait avec un véritable coussin de 5,9 M$, qui lui permettrait une meilleure flexibilité, autant pour les bonis que pour une éventuelle transaction.

Pourquoi une équipe voudrait l’acquérir?

Photo MARTIN CHEVALIER
Photo MARTIN CHEVALIER

La réponse est simple: pour atteindre le plancher salarial. Dans la LNH, il existe un plafond salarial, donc un montant qu’une équipe ne peut dépasser et qui est de 95,5 M$ pour la prochaine saison, ainsi qu’un plancher, établi à 70,6 M$ cette saison, que chacune des équipes doit s’assurer de respecter, afin de conserver une certaine parité à travers la ligue. Toutefois, comme l’expliquait le collègue Renaud Lavoie de TVA Sports dans sa chronique de lundi, toutes les équipes de la LNH ont atteint le plancher salarial, de sorte qu’un partenaire de danse est plus difficile à trouver, ou, à tout le moins, qu’il est plus gourmand dans ses demandes.

Cela étant dit, acquérir le contrat de Price pourrait permettre à une équipe en reconstruction — comme les Penguins de Pittsburgh, par exemple — d’avoir plus de latitude si elle désirait échanger certains vétérans de l’équipe sans avoir à absorber du salaire en retour.

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Ça coûterait quoi?

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

Il semble évident qu’aucune équipe ne fera de cadeau à Kent Hughes et que ce dernier devrait vraisemblablement ajouter un élément afin de convaincre une équipe d’absorber la dernière année du contrat de Carey Price.

Le collègue Renaud Lavoie parlait d’un choix de deuxième ronde dans sa chronique, prix que le CH semble trouver trop élevé.

Voici quelques exemples de contrats de joueurs blessés à long terme qui ont été échangés dans les dernières années: 

Chris Pronger
Martin Chevalier / Le Journal de
Martin Chevalier / Le Journal de

Pronger n’avait pas joué depuis la saison 2011-2012 quand, en 2015, son contrat a été échangé par les Flyers de Philadelphie aux Coyotes de l’Arizona en compagnie de Niklas Grossmann, en retour de Sam Gagner et d’un choix de quatrième tour.

Marian Hossa
QMI Agency
QMI Agency

Son contrat a été impliqué dans une transaction entre les Blackhawks de Chicago et les Coyotes de l’Arizona en 2018. Il a été envoyé chez les Hawks en compagnie de Vinny Hinostroza, Jordan Oesterle et d’un choix de troisième ronde, en retour d’Andrew Campbell, Markus Kruger, Jordan Maletta, Mackenzie Entwistle et d’un choix de cinquième tour.

Nathan Horton
Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

En février 2015, les Maple Leafs ont décidé de donner les cinq dernières années du contrat de David Clarkson, qui lui rapportait en moyenne 5,25 M$ par saison, aux Blue Jackets de Columbus, en retour de Nathan Horton, dont le contrat se trouvait sur la liste des blessés à long terme et dont on savait qu’il ne rejouerait probablement pas.

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David Clarkson
Photo d'archives, Agence QMI
Photo d'archives, Agence QMI

Ironiquement, les Blue Jackets ont été aux prises avec le même genre de problème avec Clarkson. Alors qu’il était placé sur la liste des blessés à long terme, les Jackets ont envoyé son contrat, en plus de choix de premier et deuxième tours, à la nouvelle équipe d’expansion, les Golden Knights de Vegas, avant le repêchage d’expansion de 2018. Le tout en retour de la garantie que le joueur des Jackets que les Knights prendraient au repêchage serait... William Karlsson.

Shea Weber
Photo d'archives, Getty Images via AFP
Photo d'archives, Getty Images via AFP

Il s’agit de l’exemple le plus récent. Weber n’a pas rejoué depuis les séries de 2021, mais a depuis été échangé trois fois.

Le CH a tout d’abord envoyé son salaire aux Golden Knights de Vegas en 2022 en retour d’Evgeny Dadonov. Vegas a par la suite échangé son contrat aux Coyotes de l’Arizona, en février 2023, avec un choix de cinquième ronde, en retour de Dysin Mayo, un joueur des ligues mineures.

Puis, le 7 mars dernier, les Coyotes, devenus le Mammoth de l’Utah, ont échangé le contrat de Weber avec les espoirs Aku Raty et Victor Soderstrom aux Blackhawks de Chicago, en retour d’un choix de cinquième ronde en 2026.

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