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Voici pourquoi il ne faut pas abolir les sondages pendant une campagne électorale

Captures d'écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-04-10T19:00:13Z
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Abolir les sondages durant la campagne électorale ou pendant une partie de celle-ci serait très mal avisé, estime la professeure au Département de sociologie de l’Université de Montréal, Claire Durand.

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«Avant, c’était interdit les trois derniers jours. Maintenant, c’est juste la dernière journée. Mais ce qu’on sait, c’est que quand on interdit les sondages, on interdit de les publier, mais on n’interdit pas de les faire. Donc, ce que ça veut dire, c’est qu’il y a des gens qui font faire des sondages, qui, eux, ont accès à l’information parce qu’ils ont les moyens de la payer, alors que le citoyen ordinaire, lui, n’a pas accès à l’information», a-t-elle expliqué en entrevue au micro de Benoit Dutrizac à QUB radio et télé.

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Interdire la publication des sondages en campagne électorale ouvrirait la porte à une plus grande propagation de rumeurs de toutes sortes, soutient également M. Durand.

«C’est pire que d’avoir des sondages, parce que, quand on a des sondages, on sait qui a fait le sondage, comment les questions ont été posées, combien de personnes ont été interrogées, de quelle manière. Alors que les rumeurs, on ne peut rien faire avec ça», clame la professeure en sociologie.

De plus, interdire les sondages au Canada durant les élections n’empêcherait pas les publications coups de sonde aux États-Unis, et avec internet, celles-ci feraient rapidement leur chemin jusqu’aux électeurs canadiens.

«L’interdiction, en gros, c’est impossible», résume Claire Durand.

D’ailleurs, la plupart des sondages électoraux publiés au Canada sont le fruit d’un travail rigoureux et sont souvent produits par une poignée de firmes, qui sont toutes très crédibles.

«Ce qui est avantageux au Canada en général. Je vous dirais que [dans ces] firmes, on n’a pas n’importe qui qui se met à vouloir faire des sondages électoraux. Ce sont toujours des firmes qui sont dans le métier depuis très longtemps. Donc, c’est assez fiable en général», argumente la professeure.

Cette dernière estime qu’il n’y a généralement pas raison d’être méfiant face à un sondage publié par une firme canadienne durant une campagne électorale.

«Les firmes de sondage jouent leur crédibilité sur les sondages électoraux. C’est à ce moment-là et seulement à ce moment-là qu’ils peuvent dire: “Regardez, je fais de bons sondages parce que j’ai bien prédit les résultats”. Alors il n’y a personne, il n’y a pas un sondage que je connais qui va risquer quoi que ce soit pour prédire des résultats qui ne seront pas très bons. Ce qui fait que les meilleurs sondages que vous pouvez avoir, ce sont les sondages qui sont réalisés pendant les campagnes électorales», indique la spécialiste de la sociologie.

«Leur réputation est en jeu», ajoute-t-elle.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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