Voici les principales mesures de la «grande et belle» loi budgétaire de Trump
AFP
Voici les principales mesures de la «grande et belle» loi budgétaire, pilier du second mandat de Donald Trump, adoptée jeudi par le Congrès au bout d’un long parcours parlementaire et de négociations en coulisses qui se sont étirées.
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Donald Trump doit promulguer le texte vendredi, jour de la fête nationale américaine.
Réductions d’impôts massives
C’est le cœur de ce texte de près de 900 pages: pérenniser les baisses d’impôts massives pour les particuliers et les entreprises, baisses mises en œuvre en 2017 au cours du premier mandat de Donald Trump et qui devaient cesser à la fin de l’année.

Autre promesse de campagne du milliardaire républicain: l’exonération d’impôt sur les pourboires et les heures supplémentaires jusqu’en 2028.
Le plafond de déduction des taxes locales et étatiques sera quadruplé pendant cinq ans.
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Lutte contre l’immigration
Plusieurs centaines de milliards de dollars sont alloués à la lutte contre l’immigration, dont Donald Trump a fait la priorité absolue de son second mandat.
Dans le détail, 46,5 milliards $ sont consacrés à la poursuite de la construction du mur à la frontière avec le Mexique, 45 milliards $ à la création de 100 000 places dans les centres de rétention pour migrants, ou encore quelque 30 milliards $ alloués au recrutement de 10 000 agents supplémentaires de la police fédérale de l’immigration (ICE) et au renforcement de la police aux frontières.

Le Pentagone doit notamment recevoir 25 milliards de dollars pour développer le «Dôme d’or», bouclier antimissile voulu par Donald Trump pour sanctuariser le territoire américain.
Le ministère de la Sécurité intérieure disposera d’un nouveau fonds de 10 milliards de dollars pour octroyer des subventions aux États contribuant à l’application de la politique migratoire du gouvernement Trump et à ses opérations d’expulsion.
Dépenses sociales sabrées
Une partie du financement de ces dépenses massives repose sur des coupes sévères dans le programme public d’assurance maladie dont dépendent des millions d’Américains à faible revenu, Medicaid, ainsi que dans l’aide alimentaire.
Sont instaurées des restrictions et formalités nouvelles pour en bénéficier. Par exemple, une réinscription aux services est demandée tous les six mois au lieu d’une fois par an, et 80 heures de travail mensuel, a minima, sont requises pour les adultes jusqu’à 65 ans, sauf exception.

Selon le Bureau budgétaire du Congrès (CBO), chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, près de 12 millions d’Américains pourraient perdre leur assurance maladie d’ici à 2034, et 3 millions l’accès à la principale aide alimentaire du pays (programme SNAP).
Plus de 71 millions d’Américains dépendent de Medicaid et 40 millions reçoivent cette aide alimentaire – dont les élus républicains ont pour projet de transférer une partie du coût aux États.
Pour compenser en partie cette mesure, un fonds abondé à hauteur de 50 milliards de dollars sur cinq ans est créé à destination des hôpitaux en zone rurale.
Une autre des dispositions aura pour effet de couper pour un an le financement fédéral des centres de planification familiale qui proposent des IVG.
Recul sur les énergies vertes
Le texte de loi revient sur de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables et de solutions économes en énergie adoptées en 2022 sous le mandat précédent de Joe Biden, en particulier dans l’éolien.
Sera supprimée l’aide fédérale aux projets éoliens et solaires dont la construction ne serait pas lancée dans les douze mois suivant l’adoption de la loi ou dont la mise en service n’interviendrait pas avant 2028.
Le crédit d’impôt de 7500 dollars pour l’achat d’un véhicule électrique prendra fin dès la fin septembre au lieu de 2032.
À l’inverse, le charbon utilisé dans la production d’acier bénéficiera désormais d’un dispositif fiscal avantageux.
Les crédits dévolus au nucléaire, à la géothermie ou encore au captage du carbone seront maintenus.
Déficit creusé
Une disposition de la loi prévoit d’augmenter le plafond de la dette américaine de 5000 milliards de dollars.
Le Bureau budgétaire du Congrès (CBO) estime que cette «grande et belle loi», comme l’a baptisée Donald Trump, creusera le déficit fédéral cumulé de plus de 3300 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.
Selon des analyses indépendantes, les principaux bénéficiaires de la «One Big Beautiful Bill Act» seront les ménages les plus aisés.