Voici les principales menaces à la souveraineté du Canada, qui augmente ses dépenses militaires


Gabriel Ouimet
L’évolution du contexte géopolitique mondial et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche incitent le Canada à augmenter ses dépenses militaires plus rapidement que prévu. Voici les principales menaces qui pèsent sur la sécurité du pays.
1. Donald Trump
Le Canada dépend trop des États-Unis pour sa défense, a déclaré lundi le premier ministre Mark Carney.
Le chef libéral a ainsi annoncé qu'il allait augmenter les dépenses militaires du pays afin d'atteindre dès cette année l'objectif de 2% du PIB fixé par l'OTAN, soit cinq ans avant la date prévue.
Jusqu’à tout récemment, le Canada pouvait se fier aux ententes militaires mise sur pieds avec les États-Unis pour assurer sa sécurité. Cette collaboration est cependant menacée depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
En janvier, le président a notamment remis en question le financement du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), une organisation destinée à défendre tout le territoire nord-américain.
Des experts craignent également que les États-Unis ne restreignent les informations et les ressources militaires qu'ils partagent avec le Canada.
Un tel désinvestissement pourrait faire mal à l’armée canadienne, dont plusieurs équipements, notamment les avions de chasse F-35, dépendent de la technologie et du savoir-faire américain.
Donald Trump s’est d'ailleurs souvent servi de cette vulnérabilité pour justifier son idée de faire du Canada le 51e État américain.
Le président pourrait se servir de cette vulnérabilité pour contraindre le Canada de signer des accords qui permettraient aux États-Unis de profiter des ressources naturelles canadiennes à bas prix, s’inquiétait l’ancien premier ministre Justin Trudeau en février dernier.
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2. La menace croissante de la Chine et de la Russie
«Les menaces qui semblaient lointaines et éloignées sont désormais immédiates et aiguës», s'est inquiété Mark Carney, lundi.
Il a affirmé que ces menaces provenaient notamment de la Chine et de la Russie.
Depuis 2014, l’armée russe a réactivé des dizaines de bases militaires datant de l’époque soviétique, en plus regrouper des troupes et du matériel de guerre.

Quelques mois après l’invasion totale de l’Ukraine, le gouvernement de Vladimir Poutine a aussi annoncé un plan d’investissement de près de 30 milliards $CA pour développer des projets économiques dans la région arctique.
La Russie a notamment accéléré la production de brise-glaces et d’autres équipements essentiels à l’exploitation du territoire.
À cause des sanctions occidentales et de l’argent dépensé en Ukraine, Vladimir Poutine s’est tourné vers la Chine pour financer ses activités en Arctique.
Les deux pays mènent ainsi des opérations conjointes dans la région.
La Chine, qui ambitionne de devenir «une grande puissance polaire» d’ici 2030, continue aussi d’investir des sommes considérables pour l’exploration et la recherche en Arctique.
La présence accrue des deux grandes puissances pourrait mener à des conflits territoriaux, alors que l'Arctique est l'un des derniers endroits au monde dont les frontières restent à définir.
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3. Le réchauffement climatique
Les calottes glaciaires de l’Arctique ont toujours agi comme un bouclier naturel pour le Canada.
C’est toutefois de moins en moins vrai, alors que la région se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale.
La fonte des glaces provoquée par le réchauffement climatique pourrait provoquer de vives tensions géopolitiques dans un avenir rapproché, selon le gouvernement canadien.

«Dans les décennies à venir, l’océan Arctique deviendra une voie de navigation incontournable entre l’Europe et l’Asie de l’Est, tandis que de vastes réserves de ressources naturelles deviendront de plus en plus accessibles. Cet accès accru attire déjà des pays dans la région, ce qui accroît les défis en matière de sécurité et intensifie la concurrence géopolitique», souligne le ministère des Affaires étrangères du Canada sur son site web.
Les sols de la région abritent d’importantes quantités de gaz naturels et de pétrole, ainsi que des minéraux critiques pouvant résister à des changements de pression et à des froids extrêmes, ce qui les rend essentiels pour les secteurs de l'industrie spatiale, de la technologie et de l'énergie verte.