Voici les bandits les moins rusés en 2022
Antoine Lacroix | Journal de Montréal
Chaque année, des bandits se font pincer par les forces policières du Québec parce qu’ils n’avaient visiblement pas planifié leur crime pour que tout se passe à merveille.
Que ce soit par manque de jugement, par distraction ou tout simplement parce qu’ils ne sont pas questionnés à savoir si c’était une bonne idée, plusieurs personnes se sont retrouvées devant les tribunaux par leur propre faute, souvent en facilitant le travail des policiers.
Voici les cas qui ont retenu notre attention en 2022, nous rappelant que le crime parfait n’existe pas et que la justice a le bras long.
Souriez, vous êtes filmés

LAVAL | Les caméras de surveillance se sont multipliées dans les dernières années.
Il semblerait que Gahens Lee Souverain l’a oublié, lorsqu’il aurait tenté d’abattre une étoile montante du crime organisé, en septembre 2021, alors qu’il a été filmé à visage découvert, un pistolet muni d’un silencieux à la main.
En plus de ne pas être le plus futé, l’accusé ne serait pas le meilleur tireur, Davide Barberio ayant survécu à cette tentative de meurtre.
Le jeune homme était déjà en détention pour une autre affaire, alors qu’on lui reprochait d’avoir brisé une ordonnance lui interdisant de posséder une arme à feu, pour un événement survenu à Terrebonne.
Un agresseur sexuel veut aller aux glissades d’eau
SAINT-JÉRÔME | Être un criminel, ça vient avec des conséquences. Un agresseur sexuel n’a pas compris ce concept : en effet, il s’est plaint des conditions qu’il devrait respecter après avoir purgé ses six ans et demi de détention, au lieu de s’interroger sur l’impact de ses crimes sur sa victime.
«Je ne pourrai pratiquement plus sortir de chez moi, finalement. Par exemple, je ne pourrai plus aller aux glissades d’eau», a chialé Marco Corriveau, en septembre dernier.
«[Il] nie l’infraction criminelle, et se peint beaucoup en victime», a décrit la Couronne. Au lieu de penser aux glissades d’eau, un peu d’introspection ne ferait pas de tort.
Ça n’a «pas» pris de temps...
GRANBY | Ce duo n’avait visiblement pas pensé aux petits détails quand il a planifié un vol de dépanneur en janvier 2021.
Même s’ils avaient pris la peine de se cagouler afin de ne pas être reconnus, François Patenaude et Pascal Bouchard ont aidé le travail des policiers, qui n’ont eu qu’à suivre les traces de pas dans la neige fraîchement tombée... jusqu’à l’appartement d’un des accusés, non loin du dépanneur.
Les deux hommes avaient volé de l’argent, des paquets de cigarettes et un cellulaire, pour une valeur totale de 1835 $.
Sur place, les patrouilleurs ont retrouvé les cigarettes et le magot.
Bouchard, qui a écopé de 32 mois de prison, «prend le temps d’appeler la caissière par son prénom et lui indique par là qu’il la connaît bien», a noté le juge Benoit Gagnon.
Patenaude s’en est mieux sorti, lui qui s’est repris en main, avec 90 jours à purger de manière discontinue et une probation.
Pas la meilleure joke à faire
BEAUCE | Voulant faire une «blague» à un ami, Antoine Gagnon-Griffin s’est mis à tirer avec sa carabine dans sa direction.
Un projectile a toutefois ricoché et est venu se loger près du poumon de la victime, heureusement, sans jamais mettre sa vie en danger.
L’ingénieur de 28 ans faisait face à une peine de prison, mais a plutôt bénéficié de la clémence d’un juge, qui lui a accordé l’absolution conditionnelle à 150 heures de travaux communautaires, ainsi qu’un don de 1500 $.
En prison à cause de son chihuahua

MONTRÉAL | Le rappeur White-B a écopé de deux ans moins un jour de prison... à cause de son chihuahua.
L’artiste bien en vue sur la scène du rap québécois a dégainé une arme à feu devant un travailleur qui passait dans une ruelle et qui aurait failli écraser son chien.
Et David Bouchard-Sasseville, de son vrai nom, n’était pas au bout de ses peines : il était détenu en Ontario, pour une infraction liée à la possession d’arme à feu, lorsqu’il a plaidé coupable.
En espérant qu’il en tire une leçon, puisqu’il lui sera interdit de posséder des armes à feu pour une période de 10 ans.
Encore l’alcool au volant

MONTRÉAL | On le répète chaque année dans ce palmarès, mais l’alcool au volant continue de faire des ravages. Et c’est criminel.
Malgré toute la prévention pour contrer ce fléau de société, un conducteur avec les facultés affaiblies par l’alcool et la drogue a décidé de conduire et a causé un carambolage impliquant quatre autres véhicules, en janvier dernier, sur l’autoroute 40, à Montréal, ce qui a eu des conséquences dans la vie plusieurs personnes.

Les autorités ont craint pour la vie d’un des conducteurs, mais l’automobiliste fautif, un homme dans la vingtaine, en est ressorti pour sa part avec des blessures mineures.
On ne le dira jamais assez, quand on boit, on ne conduit pas.
Locations de chalets frauduleuses

LAURENTIDES | Bien qu’il ait réussi à flouer près de 200 personnes, ce fraudeur multirécidiviste n’est pas le plus futé, lui qui a écopé de cinq ans de détention en juillet.
Kevin Goulet a profité de l’engouement pour la location de chalets, au début de la pandémie, pour s’en mettre plein les poches.

Le Journal avait exposé son petit stratagème en juin 2020, alors qu’il était en libération conditionnelle, après avoir été condamné en 2017 pour des crimes similaires. Sentant la soupe chaude, il a préféré fuir.
L’enquête policière a prouvé que l’une de ses adresses courriel pour frauder ses victimes était celle qu’il utilisait pour communiquer avec les services correctionnels.
Kevin, pas obligé de continuer comme ça.
De pire en pire
MAGOG | Un Montréalais de 29 ans fortement intoxiqué par la drogue a été arrêté en février dernier, après avoir volé le véhicule d’un livreur DoorDash, avoir conduit sans permis de conduire valide, avoir fraudé différents commerces durant sa route, volé du courrier et donné de fausses identités aux policiers.
Pire encore, le suspect qui venait de se faire passer les menottes a soutenu aux policiers que dès qu’il serait libéré, il volerait un autre véhicule. Tout pour t’aider, champion.
Il vole sa copine aveugle
SAINT-HYACINTHE | Pensant sûrement qu’il ne se ferait pas prendre, un individu sans scrupule a pris le chemin de la prison pour avoir volé plusieurs milliers de dollars à sa conjointe non-voyante.
Kevin Lalonde-Rousseau a profité du handicap de la jeune femme, en raison d’une dépendance aux jeux vidéo, dépossédant sa victime de la plupart de ses économies.
Afin de pouvoir la rembourser, Lalonde-Rousseau a été condamné à une peine de trois mois à purger les fins de semaine pour qu’il puisse conserver son emploi.
Pas le roi de la subtilité

MONTRÉAL | Le Québécois surnommé le roi du Xanax n’est pas le maître de la subtilité, alors qu’il a mené à sa propre perte en raison de son indiscrétion.

Alexandre Beaudry s’est fait trahir par un pendentif trouvé lors d’une violation de domicile qui a permis aux enquêteurs de l’identifier, avec le même symbole qu’il utilisait sur le dark web pour vendre sa drogue.

Les Américains veulent maintenant le faire extrader pour le juger pour ses crimes.
Le Montréalais est même allé se vanter en ligne, sur la plateforme Reddit, d’être un ancien kingpin du web obscur et d’être « responsable de l’épidémie de Xanax en Amérique ».

En novembre, une juge a statué qu’il devra rester derrière les barreaux en attendant son extradition, alors que les États-Unis soutenaient qu’il était préparé pour fuir la justice.
Un «gros tirage» pour finir en prison

MONTRÉAL | C’est fascinant de voir des fraudeurs qui semblent penser qu’ils ne seront jamais rattrapés par leurs actions.
Gyula Jr Barta a repoussé les limites de la tromperie, lui qui n’a pas hésité à dépouiller ses propres amis de plus de 500 000 $, en faisant croire entre autres qu’il voulait distribuer des millions lors d’un «grand tirage», en échange d’argent.
Des victimes ont même entraîné leurs familles dans ces faux investissements.
Barta utilisait plutôt l’argent pour maintenir un petit train de vie et payer son loyer.
Condamné à trois ans de prison, il aura l’occasion de penser à une façon de rembourser ses victimes. Il risque de passer plus de temps derrière les barreaux, alors qu’à partir de sa libération, il aura 10 ans pour payer ses dettes.
Ça valait vraiment 500 $?

MONTRÉAL | Qui a dit que le crime était profitable? Il fallait le dire à Tudor Donciu, qui a été rémunéré par un maigre 500 $ pour mener à bien une importation de 64 kilos de cocaïne, qui a pourtant une valeur de 2,5 millions $ dans la rue.
«Il est permis d’inférer qu’une pareille quantité de stupéfiants n’aurait pas été confiée à une personne qui ne connaîtrait pas la nature du contenu des sacs», a affirmé le magistrat, déclarant l’accusé coupable.
Pris au piège par la Gendarmerie royale du Canada lors d’une livraison contrôlée, il pourrait écoper de 11 ans de pénitencier et ensuite être expulsé du pays en raison de son crime.