Voici le prochain truc des restaurants pour vous faire donner plus de pourboire
Gabriel Côté
Un sourire ne coûte rien, mais rapporte beaucoup, dit le dicton. C’est aussi le constat d’une récente étude qui montre que les consommateurs donnent en moyenne 11% de plus de pourboire à leur serveur au restaurant s’il y a un émoji sur leur facture.
«Les émojis souriants nous font sentir plus heureux, et cette émotion positive nous conduit à être plus généreux quand vient le temps de donner du pourboire», explique en entrevue l’auteure de l’étude, Sarah Lefebvre, qui est professeure de marketing dans une Université au Kentucky, chez nos voisins du sud.

Quand plusieurs petits personnages accompagnent des suggestions de pourboire sur les factures, les résultats sont plus concluants que lorsque l’image représente un sac d’argent ou des billets de banque.
En fait, l’étude montre que la méthode la plus efficace consiste à mettre des émojis de plus en plus souriants, le premier affichant une expression neutre et le dernier ayant des étoiles à la place des yeux, à mesure que la suggestion de pourboire est plus élevée.

Testée dans un restaurant traditionnel avec service aux tables, cette formule a fait augmenter le pourboire moyen de 22,86% à 25,38%, soit une augmentation moyenne de 11%. Aux États-Unis, où s’est déroulée l’expérience, le pourboire habituel pour un bon service oscille généralement entre 18% et 20%.
«C’est une augmentation considérable, affirme prosaïquement Mme Lefebvre. Et avec les commandes à emporter et les livraisons, on a constaté une hausse générale allant de 12-13% jusqu’à 16-17% en moyenne.»
«Ce n’est pas rien, imaginez ce que ça représenterait pour les serveurs et même pour les consommateurs si cette pratique s’étendait dans le temps», ajoute la professeure de marketing.
Mais est-il vraiment nécessaire d’ajouter des petits dessins numériques pour avoir cet effet? Est-ce qu’un bon vieux bonhomme sourire tracé à la main avec une note personnalisée ne permet pas aussi d’avoir un meilleur pourboire?
«Ça fonctionne aussi, convient Sarah Lefebvre. Mais avec les émojis, il s’agit d’amener ça plus loin. Ce n’est pas très difficile à ajouter, et ça fait une différence.»
De fait, cette pratique n’est pas encore très répandue, et il est très difficile de trouver un établissement au Québec qui procède de cette façon.
«On voit plutôt ça dans les commandes en ligne. Par exemple, des boutiques de vêtements demandent parfois d’évaluer l’expérience d’achat en choisissant un émoji, mais ce n’est pas encore répandu dans le monde de la restauration», constate la chercheuse.