Voici la raison du retour de Bob Hartley en KHL
Bob Hartley ne se levait pas chaque matin en se disant qu’il lui fallait absolument retrouver un nouveau poste d’entraîneur


Marc de Foy
Bob Hartley ne se levait pas chaque matin en se disant qu’il lui fallait absolument trouver un nouveau poste d’entraîneur. Mais quand il a reçu un appel du président du Lokomotiv de Yaroslavl, de la Ligue continentale de Russie, il l’a écouté attentivement. Et c’est ainsi qu’à un âge où les gens prennent généralement leur retraite, Hartley reprendra du service derrière le banc le mois prochain.
Deux facteurs motivent sa décision, le premier étant d’ordre sentimental.
« J’occuperai le bureau de Brad McCrimmon qui avait été mon adjoint à Atlanta (Thrashers), puis à Omsk (KHL) », explique-t-il.
Pour l’histoire, McCrimmon en était à sa première expérience à titre d’entraîneur-chef lorsqu’il a péri avec tous les joueurs et le personnel de soutien du Lokomotiv dans un écrasement d’avion survenu le 7 septembre 2011.
Ce triste incident avait fortement secoué Hartley, qui célébrait son 51e anniversaire de naissance ce jour-là.
Lorsque Hartley s’est retrouvé aux commandes de l’Avangard de Omsk – qu’il a dirigé de 2018 à 2022 -, il se rendait avec ses joueurs déposer des fleurs au mémoriel érigé en hommage aux victimes situé devant l’amphithéâtre, là où il entreprendra ses nouvelles fonctions dans quelques semaines.
Gagner avec une équipe déjà championne
La deuxième raison qui l’a incité à accepter l’offre du Lokomotiv est reliée à l’aspect compétitif.
« Habituellement, quand un entraîneur est embauché, c’est pour donner un nouveau souffle à l’équipe dont on lui confie le fonctionnement, dit-il.
« Mais la situation est tout à fait différente cette fois. On me donne une équipe qui vient de remporter le championnat de sa ligue. »
Le 25 mai dernier, le Lokomotiv a remporté, pour la première fois, la Coupe Gagarine, trophée emblématique du championnat des séries éliminatoires de la KHL.
L’entraîneur Igor Nikitin, qui complétait sa quatrième saison avec l’équipe, a quitté le club pour retourner avec le CKSA de Moscou, dont il avait été aussi l’entraîneur pendant quatre ans.
À sa deuxième saison dans la capitale russe, Nikitin avait mené aussi le célèbre club moscovite au championnat des séries de la KHL.
« Le défi que je me donne est d’aller chercher un championnat avec une équipe championne », continue Hartley.
Déjà cinq championnats
L’homme gagne dans toutes les ligues où il passe, c’est connu.
Hartley a gagné la Coupe du président – connu maintenant sous le nom du Trophée Gilles-Courteau -, avec le Titan de Laval, en 1993; la Coupe Calder avec les Bears de Hershey, en 1997; la Coupe Stanley avec l’Avalanche du Colorado, en 2001; la Coupe de Suisse avec le SC Berne en 2012; et la Coupe Gagarine avec l’Avangard, en 2021.
C’est tout un parcours!
Contrat d’un an
Hartley aurait pu demeurer facilement chez lui à l’approche de ses 65 ans. Il se plaisait dans ses rôles d’analyste au Réseau des Sports et à BPM Sports. Il se préparait avec minutie et colligeait les informations qu’il recevait sur les joueurs et les entraîneurs.
Mais l’appel du coaching est plus fort que tout. Toutefois, Hartley ne s’est pas engagé pour longtemps. Pour le moment, son contrat se résume à un an.
Il misera presque sur le même personnel d’adjoints qu’il avait sous la main à Omsk, l’exception étant Jacques Cloutier qui a préféré rester à la maison cette fois.
« L’offre m’a été bien présentée et j’ai dit oui, de reprendre Hartley.
« Je m’en vais là-bas pour faire du hockey, c’est agréable. Les gens sont charmants et les amateurs encouragent leur équipe de belle façon.
« Maxime Talbot, qui faisait partie de mon équipe à ma première année en Russie, était l’un des joueurs les plus adulés. Les spectateurs criaient Max! Max! Max! quand il était sur la glace, de la même manière que les gens de chez nous scandaient Guy! Guy! Guy! pour Guy Lafleur au Forum.
« J’avais demandé à Max d’emmener David Desharnais avec lui. J’ai aimé avoir les deux avec moi. »
Bonne chance, Bob!