Voici comment le télétravail a affecté vos habitudes alimentaires
Marie-Anne Audet
La popularité du télétravail met une nouvelle pression sur les détaillants en alimentation et le monde de la restauration, selon Sylvain Charlebois, expert de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie.
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En effet, les diplômés universitaires canadiens, qui sont ceux qui pratiquent le plus le télétravail dans le monde, passent en moyenne deux jours par semaine à la maison, selon une étude réalisée le mois dernier par l’Université Stanford. Cette réalité a un effet important sur la préparation de leurs repas, a rapporté M. Charlebois.
Si le milieu de la restauration a beaucoup souffert de l’imposition du télétravail dans les grandes villes lors de la pandémie, une transition est en train d’opérer, croit l’expert.
«Il y a un transfert du service alimentaire vers les banlieues. Parce qu’il faut comprendre que les gens travaillent à la maison, bien, ça ne veut pas dire qu’ils sortent moins. Ils vont peut-être sortir pour prendre un café avec quelqu’un, un café d’affaires, un petit lunch, quelque chose comme ça. Parce que, quand on regarde les données de Statistique Canada, les gens dépensent plus en restauration qu’il y a un an», a-t-il soulevé lors d’une entrevue à LCN samedi.
«Autrement dit, on s’ennuie à la maison, on veut rencontrer du monde, on se trouve une excuse pour prendre un café, prendre un sandwich avec quelqu’un pour jaser d’affaires», a-t-il poursuivi.
Des mesures d’adaptation ont donc été mises en place pour accommoder cette nouvelle clientèle.
«J’imagine que vous avez remarqué en arrivant à l’épicerie que le comptoir du prêt-à-manger augmente et s’élargit. On veut justement répondre à un besoin immédiat des gens qui vont ramasser quelque chose pour manger, soit immédiatement ou même sur place. C’est le fameux phénomène du grocterant, [soit du] grocery restaurant. C’est l’amalgame entre l’épicerie et la restauration à l’épicerie. Donc, on consomme sur place pour rencontrer des gens», a expliqué M. Charlebois.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.