Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Voici comment apprivoiser sa colère et s’en faire une alliée

Photo Guy Dubé
Partager
Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-08-12T04:00:00Z
Partager

Psychologue et autrice de plusieurs livres sur la résilience, les relations de couple et le bien-être psychologique, Sylvie Rousseau s’est intéressée à une émotion forte, transformatrice, éventuellement libératrice dans son dernier ouvrage, Apprivoiser sa colère. Elle propose des clés pour apprendre à connaître la colère, gérer ses manifestations, l’accepter et l’exprimer de façon saine et sereine.  

« C’est un sujet qui est encore un peu tabou », commente d’emblée Sylvie Rousseau, en entrevue. « Je dis que c’est une émotion mal-aimée, mal comprise souvent. Ça m’a donné, moi, l’occasion de l’approfondir et de mieux accompagner mes clients qui vivent cette émotion-là. Comme toi, comme moi, comme tout le monde finalement. » 

Dans son livre, Sylvie Rousseau compare la colère à une petite lumière rouge qui s’allume sur le tableau de bord d’un véhicule. 

Apprivoiser sa colère, Sylvie Rousseau, Éditions Eyrolles, 160 pages
Apprivoiser sa colère, Sylvie Rousseau, Éditions Eyrolles, 160 pages Photo fournie par Éditions Eyrolles

« J’utilise souvent des images avec mes clients. Je donne souvent des conférences et j’aime utiliser des images, des métaphores qui vont faire en sorte que les gens vont retenir des choses. » 

« Tout le monde sait ce qu’est un tableau de bord et dans notre véhicule, quand il y a une petite lumière qui se met à clignoter, ça ne nous viendrait pas à l’idée de dire : “Bon, c’est juste une p’tite lumière, on va continuer !” On sait que quand c’est rouge, il faut s’arrêter rapidement. Quand c’est orange, on a encore un peu de temps devant nous et quand c’est vert, on peut continuer notre route pendant un bon bout de temps. » 

Publicité

Un message 

Elle suggère de se connecter à l’intérieur de soi et de reconnaître s’il y a quelque chose qui est en train de s’installer. 

« La colère, c’est un message qui est en train de vouloir tracer son chemin à l’intérieur de nous. Donc c’est important de s’arrêter, ou au moins de ralentir, pour comprendre ce qu’elle vient nous dire. » 

La colère vient dire que des besoins ne sont pas respectés. « Est-ce que ce sont des valeurs ? Des limites ? Est-ce que c’est une atteinte à notre intégrité ou à celle d’un être cher ? Des injustices ? Il y a quelque chose qui est important. Je trouve qu’avec l’image du tableau de bord, ça vient nous dire : OK, n’ignorons pas ces petits clignotants-là, sinon il peut y avoir des risques importants. » 

La colère est-elle juste ? Justifiée ? Est-ce qu’on se fâche pour rien ? 

« Je pense que ça vient nous dire quelque chose d’important. La personne qui explose de colère, j’ai l’impression qu’elle n’a pas suffisamment ralenti pour comprendre ce qui vient la chercher à ce point-là. Est-ce qu’il y a de l’interprétation ? Des perceptions ? Tout ce que la tête raconte et que j’appelle souvent mettre de l’huile sur le feu, qui fait en sorte que ça explose, pour certaines personnes ? » 

Reconnaître les signaux

Il y en a d’autres, par contre, chez qui le volume n’est pas assez élevé et qui minimisent l’importance du message transmis par la colère. « La personne fait : bof !... Ce n’est pas si grave que ça. On ne s’en fait pas avec des histoires comme ça. » 

Publicité

« Finalement, le chemin que la colère tente de se frayer à l’intérieur de soi, il y a des personnes qui ne reconnaissent pas ça. Et je vois ça davantage chez les femmes. Heureusement, il y a des choses qui commencent à changer à ce niveau-là, mais j’ai encore beaucoup de mes clientes qui ne reconnaissent pas les signaux de la colère. » 

« Souvent, ça va ressortir comme ceci : j’ai moins d’énergie, j’ai un peu plus de fatigue, des maux de tête. La colère qui cherche à se frayer un chemin, des fois, trouve un chemin par le corps pour essayer d’attirer notre attention. »  

EXTRAIT

« Peu importe la façon dont vous cohabitez avec elle, la colère a quelque chose à dire. Elle cherche à attirer votre attention sur des besoins non comblés, sur le non-respect de vos valeurs ou de vos limites, sur des injustices réelles ou perçues, des inégalités et de la discrimination. Elle sonne aussi l’alarme lorsque vos objectifs sont contrecarrés, vos droits bafoués ou violés, votre intégrité physique ou psychologique, ou celle d’un être cher, menacée... »

 

 

  • Sylvie Rousseau est psychologue depuis 2005 et pratique à Saint-Georges de Beauce.
  • Elle est spécialiste des troubles de l’anxiété.
  • Elle est également conférencière et autrice de plusieurs livres sur la résilience, les relations de couple et le bien-être psychologique. 
  • Son site web : sylvierousseaupsychologue.com

Publicité
Publicité