Voici ce qu’il faut savoir sur le nouveau procès pour viol contre Donald Trump


Gabriel Ouimet
Donald Trump fait de nouveau face à la justice, alors qu’une ancienne chroniqueuse l’accuse de l’avoir agressée sexuellement dans les années 90. Voici ce qu’il faut savoir.
Déjà accusé au criminel dans une affaire de versements de pots-de-vin et de fraudes fiscales impliquant l’actrice porno Stormy Daniels, Donald Trump fait maintenant face à des accusations d’agression sexuelle et de diffamation.

Le procès, qui s’est ouvert mardi à New York, pourrait relancer la vérification de plus d’une vingtaine d’allégations d’inconduite sexuelle formulées contre le milliardaire dans les dernières années. C’est la première fois qu’une telle accusation l’impliquant est portée devant les tribunaux.
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Que reproche-t-on à Donald Trump?
E. Jean Carroll affirme que Donald Trump l’a violée dans un grand magasin de New York, au milieu des années 90, bien avant que le sulfureux homme d’affaires ne se lance en politique.

À l’époque, Mme Carroll était chroniqueuse pour le magazine. Celle qui était connue pour prodiguer des conseils de vie à ses lectrices aurait parlé à Donald Trump après qu’il l’eut reconnue comme «la femme des conseils» lors d’une séance de magasinage.
Après avoir brisé la glace, l’ancien président aurait prétexté devoir aller chercher quelque chose à offrir à «une des femmes de sa vie» et aurait demandé à la journaliste de le suivre dans le rayon de la lingerie pour l’aider à trouver le cadeau parfait.
Donald Trump aurait ensuite suivi Mme Carroll dans une cabine d’essayage, où il l’aurait poussée contre un mur, tout en l’embrassant de force. Dans un article publié dans le magazine New York en 2019, la victime présumée explique avoir repoussé son assaillant avant qu’il ne baisse ses collants, qu’il la tripote et la viole.
En plus de porter plainte pour ces gestes, l’ancienne chroniqueuse poursuit l’ancien président pour diffamation en raison des commentaires qu'il a faits à propos d'elle quand les allégations ont été rendues publiques pour la première fois en 2019.
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Comment Trump a-t-il réagi?
Donald Trump a nié les accusations, en plus de s’en prendre personnellement à E. Jean Carroll. Il a affirmé plusieurs fois que l’ancienne journaliste ment, tout en la qualifiant de «cinglée». Il a aussi affirmé qu’il ne l’aurait jamais agressée parce qu’elle n’est pas son genre. En 2019, le milliardaire a même dit qu’il n’avait jamais rencontré la femme de sa vie.
«Je n'ai jamais rencontré cette personne de ma vie. Elle essaie de vendre un nouveau livre, cela devrait indiquer sa motivation. Ce livre devrait être vendu au rayon fiction», a-t-il déclaré à des journalistes.
Ses dires ont rapidement été contredits par une photographie datant de 1987 dans laquelle Mme Carroll et M. Trump apparaissent tous deux en compagnie de leurs partenaires de l’époque.
Trump pourrait-il faire de la prison?
Depuis 2019, à New York, la limite pour porter plainte au criminel pour certains crimes de nature sexuelle est de 10 à 20 ans après les faits.
Comme les accusations formulées contre Trump remontent à plus de 30 ans, il n’est plus possible de l’accuser au criminel. Il ne fera donc pas de prison, même s’il était trouvé coupable.
Habituellement, le délai pour intenter une action civile en cas d'agression sexuelle à New York est de trois ans. Mais en 2022, l'État a adopté une loi qui accorde aux victimes un délai d'un an pour intenter une action en justice dans le cadre d’une agression sexuelle pour laquelle le délai maximum est expiré.
Mme Carroll a amorcé les démarches judiciaires contre M. Trump presque immédiatement après l'entrée en vigueur de la loi. Si les accusations contre lui sont avérées, il risque de devoir verser une compensation financière à sa victime. Il s’agirait aussi de la première fois qu’un ancien président est trouvé coupable de viol.