Voici ce qu’il faut savoir depuis le cessez-le-feu à Gaza
AFP
Israël se préparait dimanche au retour des otages retenus dans la bande de Gaza, que le Hamas s’est engagé à commencer à libérer lundi matin, juste avant un sommet international sur l’avenir du territoire palestinien qui se réunira en Égypte autour de Donald Trump.
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Ces développements font suite à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur vendredi, basé sur le plan en 20 points du président américain qui vise à mettre fin à la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien.
Échange d’otages contre prisonniers
En vertu de l’accord, doivent être rendus à Israël avant lundi 12h (heure locale) les 48 otages ou dépouilles d’otages encore retenus dans la bande de Gaza, parmi lesquels 20 sont vivants.
«L’échange de prisonniers devrait débuter lundi matin comme convenu», a déclaré à l’AFP Oussama Hamdane, un haut responsable du Hamas.
La libération des captifs est attendue «tôt lundi matin», a ensuite annoncé Shosh Bedrosian, une porte-parole du premier ministre israélien.

En échange, Israël doit libérer 250 Palestiniens détenus pour des «raisons de sécurité», dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre.
Mais Israël ne libérera les détenus palestiniens qu’après confirmation que tous les otages ont été rendus, a précisé Mme Bedrosian.
«Sommet pour la paix»
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le président américain, Donald Trump, superviseront lundi après-midi à Charm el-Cheikh un «sommet pour la paix [à Gaza]», en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
«Le sommet vise à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, et à ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale», selon la présidence égyptienne.

Parmi les participants annoncés figurent le roi Abdallah II de Jordanie, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, le président français, Emmanuel Macron, le premier ministre britannique, Keir Starmer, et le président du Conseil de l’Union européenne, António Costa.
«Aucun responsable israélien ne participera» au sommet, a déclaré à l’AFP Mme Bedrosian.
Le Hamas a lui aussi annoncé qu’il ne serait pas présent.
Les points en suspens
Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien a renoncé à participer à la gouvernance future de Gaza, où il s’était emparé du pouvoir en 2007.
«Le Hamas ne participera pas du tout à la phase de transition, ce qui signifie qu’il a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, mais il reste un élément fondamental de la société palestinienne», a déclaré cette source à l’AFP.

En revanche, la direction du Hamas semble unanime à rejeter le désarmement du mouvement, considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne notamment, un autre point essentiel du plan américain.
«La remise des armes proposée est hors de question», a affirmé à l’AFP un responsable du Hamas sous couvert de l’anonymat.
Un haut responsable du mouvement, Hossam Badran, a mis en garde contre des négociations «difficiles» pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit, outre le désarmement du Hamas, l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien de Gaza.
Retours massifs au milieu des ruines
Des centaines de milliers de déplacés se sont mis en route aux premières heures du cessez-le-feu vers le nord de la bande de Gaza, cible principale de la dernière phase de l’offensive israélienne, pour ne retrouver souvent que des ruines. Environ 500 000 personnes, selon la Défense civile, étaient rentrées samedi dans le nord.

«J’étais debout devant ces ruines et je me suis mise à pleurer, tous les souvenirs ont été réduits en poussière», a raconté à l’AFP Raja Salmi, une femme de retour dans la ville de Gaza qui a retrouvé son immeuble en ruines.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des dizaines de camions chargés de nourriture, de carburant et de fournitures médicales ont franchi le passage frontière de Rafah, du côté égyptien, dans l’attente de pouvoir pénétrer dans la bande de Gaza.
L’attente en Israël
En Israël, le compte à rebours se poursuit avant le retour des otages, entre euphorie et inquiétude.
Benyamin Nétanyahou a déclaré dimanche que le pays était prêt à accueillir «immédiatement» les otages.
«Mon émotion est immense, il n’y a pas de mots pour la décrire, et avec moi, avec nous, avec tout Israël, qui veut les otages à la maison et attend de les voir tous revenir», a lancé samedi devant une foule réunie à Tel-Aviv Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, 25 ans.