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Culture

Voici ce qui a mené Didier Lucien à enseigner à l'École nationale de cirque

Pour vous procurer des billets, rendez-vous à www.lesboys.com

Dominic Gouin / TVA Publications
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Marjolaine Simard

2024-12-24T11:00:00Z
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Depuis sa sortie de l’école de théâtre en 1994, Didier Lucien se consacre à sa carrière de comédien, une passion qu’il transmet aujourd’hui à ses enfants, tous destinés à suivre ses traces dans cet univers. Pour lui, le théâtre est bien plus qu'un métier: c’est une véritable histoire de famille. À l’occasion de sa participation à Les Boys: Le spectacle, il retrouvera sur scène plusieurs de ses amis de longue date, un moment à la fois professionnel et personnel qu’il attend avec enthousiasme.

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Didier, as-tu accepté rapidement de te joindre à la distribution des Boys: Le spectacle?

J’ai lu le scénario pour voir si cela résonnait en moi, et j’ai ressenti le besoin de changer de personnage. Je ne me souviens plus du nom de celui qu’on me proposait à l’origine, mais j’ai demandé à incarner Boisvert à la place. C’est un policier misogyne, et humainement, je trouvais qu’il avait plus de profondeur, qu’il était plus intéressant à jouer. Je crois que ça prend une personne sympathique pour jouer quelqu’un d’aussi détestable! (rires)

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Les Boys, c’est une franchise qui existe depuis longtemps. As-tu regardé les films?

Non, je n’ai pas vu les films ni la série, bien que je connaisse l’œuvre. On m’avait approché pour participer au deuxième film, mais je n’avais pas une bonne connaissance du hockey.

Tu n’as donc jamais joué au hockey?

Lorsque j’étais jeune, je me serais fait insulter dans un aréna, et ça ne m’intéressait pas du tout. La différence entre moi et Emmanuel Bilodeau, qui incarne Stan et qui a beaucoup joué quand il était jeune, c’est que les gens n’avaient pas le même rapport avec lui qu’avec moi.

Parce que tu es noir?

Ben oui, c’est évident! On le sait, et on en parle encore aujourd’hui. Mais imagine dans les années 1970-1980...

Ça aurait donc pu t’intéresser de jouer au hockey si la culture avait été différente?

Oui, comme n'importe qui, j'aurais pu m'intéresser au hockey. Mais la question n’était pas tant «Est-ce que j’aime ça ou pas?» que «Est-ce que le hockey m’aime?». J'ai donc joué au soccer, au football, où je me sentais plus à ma place. Cependant, dans ce projet où l’amitié des Boys et leur esprit d’équipe sont mis de l’avant, je me sens vraiment à ma place.

Dirais-tu que cet esprit de groupe se retrouve aussi dans la distribution?

C’est ce qui m’a convaincu de dire oui à ce projet: j’ai l’impression d’être à la maison. Louis Champagne et Gabriel Sabourin étaient dans ma classe à l’École nationale de théâtre, et Emmanuel Bilodeau était une année avant nous. David Savard et Denis Houle, je les connais depuis longtemps, Mickaël Ahooja, on est dans la même agence, Nicolas Pinson, on a fait de l’impro ensemble pendant des années, Thomas Derasp-Verge, on vient de jouer ensemble dans Trop humain au Quat’sou, et Marie-Pier Labrecque, je lui ai enseigné à l’École nationale. Bref, partir en tournée avec cette gang-là, c’est génial!

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Il y a aussi un projet important qui arrive, avec le tournage du troisième film de Dans une galaxie près de chez vous.

Claude Legault dépose son projet ce mois-ci. La petite gang de Dans une galaxie, on se voit encore régulièrement, on se fait des soupers, on reste en contact. Les vraies retrouvailles, ce sera quand on va remettre les costumes de nos personnages. Oh oui, ça va être de grosses retrouvailles! Ça fait plus de 20 ans qu’on a commencé cette aventure. Aujourd'hui, on porte tous des lunettes et on a les cheveux gris... Le temps passe.

Tu enseignes à l'École nationale de cirque. Qu’est-ce qui t’a amené là? 

Ce qui est drôle, c’est qu’avant d’entrer à l’École nationale de théâtre, mon premier choix était l’École de cirque. C’était une sorte de changement de direction de passer du cirque au théâtre. J’ai beaucoup pratiqué le mime, ce qui m’a donné un vocabulaire physique. En 2010, j’ai été porte-parole pour Complètement cirque, ce qui m’a permis de voir presque tous les spectacles de cirque de cette année-là. Un jour, après avoir vu un spectacle, j’ai eu une épiphanie. Je voulais mettre en scène un spectacle pour l’École nationale de cirque.

Tu avais un groupe de musique avec ton frère, Alain Lucien. Est-ce que ce projet existe toujours? 

Le groupe n’existe plus, mais Alain est toujours impliqué dans mes projets. C’est lui qui s’occupe de la musique pour la pièce Othello, dont j’assure la mise en scène et qui sera présentée au TNM et au Trident en 2025. On travaille toujours ensemble sur mes projets. De plus, c’est ma blonde, Jacinthe Perreault, qui fait les costumes.

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Tu aimes collaborer avec ta famille?

C’est génial. On peut passer plus de temps sur le spectacle. Aujourd'hui, avec des budgets réduits et moins de temps de préparation, on doit être créatif pour maintenir la qualité. Tout le monde veut le même résultat qu’avant, mais avec moins de moyens. Travailler avec ma compagne et mon frère, c’est ce que ça me permet de faire.

C’est intéressant parce que ta fille, Lula Brouillette-Lucien, a terminé sa formation à l’École nationale de théâtre cette année... 

Oui! On a même joué ensemble dans Indéfendable! C’était génial! De plus, mes deux garçons, Aïzen et Ioaquim, préparent actuellement leurs auditions pour entrer à l'École nationale.

Donc, tous tes enfants pourraient devenir comédiens. Comment vois-tu ça?

Ils aiment tellement ça que, jusqu’à maintenant, tout va bien! Ce qui est important pour moi, c’est qu’ils poursuivent ce qui les passionne et ce qui les rend heureux. Si c’est le théâtre, je trouve ça génial!

Est-ce que tu les aides dans la préparation de leurs auditions? 

J’ai aidé ma fille à préparer ses auditions. Pour mes fils, j’ai fait appel à Valérie Le Maire, avec qui j’ai étudié à l’École nationale. J’aimais l’idée qu’il y ait une voix féminine dans leur formation, dans leur préparation. J’aimerais bien un jour réunir toute ma famille dans une création théâtrale.

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