Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Voici 4 choses à savoir sur Telegram, cette application utilisée par les organisations criminelles et terroristes

Partager
Photo portrait de Lydia Labbé-Roy

Lydia Labbé-Roy

2024-09-02T00:00:05Z
Partager

L’arrestation, en France, du fondateur milliardaire de l’application de messagerie Telegram, Pavel Durov, met en lumière l’utilisation qu’en font plusieurs organisations criminelles et terroristes.

• À lire aussi: Le patron de la messagerie Telegram Pavel Durov inculpé, Moscou se dit inquiet

• À lire aussi: France: le PDG de Telegram inculpé et remis en liberté sous strict contrôle judiciaire

• À lire aussi: Le PDG de Telegram Pavel Durov visé aussi par une enquête pour violences sur un de ses enfants à Paris

Si elle est peu connue et peu utilisée en Amérique du Nord, l’application Telegram est plus populaire en Europe.

Voici ce qu’il faut savoir sur cette application de messagerie appréciée des organisations criminelles et terroristes.

Comment ça fonctionne?

À la base, Telegram est une application de messagerie instantanée, mais elle devrait plutôt être catégorisée comme un média social, croit la professeure associée à l’UQAM et doctorante en communication Laurence Grondin-Robillard.

L’application «va offrir notamment un service de messagerie texte, de messagerie vocale, de note vocale, mais aussi des groupes de discussion pouvant aller jusqu’à 200 000 personnes, des chaînes, qu’on appelle des canaux, pour certaines entités et organisations où là, on peut vraiment propager ses messages», explique-t-elle en entrevue à LCN.

Publicité

Données protégées

Le chiffrement et la protection des données sont des caractéristiques de Telegram qui plaisent aux utilisateurs.

«La particularité de Telegram, c’est que ceux qui le dirige, les frères Durov ont promis de ne jamais donner des données d’utilisateurs à des forces de l’ordre ou à des États quelconques», affirme Laurence Grondin-Robillard.

Les communications entre les utilisateurs peuvent aussi être «chiffrées de bout en bout».

«Donc [les communications] sont protégées et ça prend une clé de décryptage pour accéder à ces conversations-là que seuls les utilisateurs vont posséder entre eux dans les échanges», précise la professeure associée.

Le chiffrement complet des conversations est toutefois une caractéristique optionnelle.

«De prime abord, c’est chiffré, mais pas de bout en bout. C’est plutôt d’utilisateur à serveur, et c’est déchiffré par le serveur dans sa fonction de base. Donc il faut vraiment cocher la fonction pour le chiffrement de bout en bout», dit Mme Grondin-Robillard.

Une application appréciée des organisations criminelles et terroristes

Les fonctions de chiffrement des communications de Telegram et la promesse des fondateurs de ne pas donner d’informations aux autorités font partie des éléments qui plaisent aux organisations criminelles et terroristes.

«On se sent protégé, on sait que nos données à nous, en tant que criminels, par exemple, ne vont pas circuler», donne comme exemple la professeure.

Cette dernière mentionne par exemple des problématiques liées à l’utilisation par l’État islamique.

«Il y a eu des problèmes, aussi, de l’utilisation par l’État islamique pour recruter, notamment, des agents et planifier des attaques, ce sur quoi la France enquêtait depuis une dizaine d’années environ, depuis les attentats de 2015», soutient-elle.

Pourquoi le fondateur a-t-il été arrêté?

Pavel Durov a été arrêté le 24 août dernier à l’aéroport du Bourget, au nord de Paris, alors qu’il s’apprêtait à aller souper.

Il a été accusé de plusieurs infractions liées à de la complicité dans des activités criminelles, dont «refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi», complicité de délits et de crimes qui s’organisent sur la plateforme (trafic de stupéfiants, pédocriminalité, escroquerie et blanchiment en bande organisée) et «fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme», selon un communiqué de la procureure de Paris.- Avec les informations de l’AFP

Publicité
Publicité